
Mais parlons du pire de ce film (si on met de côté le trio infernal Langman-Richet-Azuelos), j'ai nommé Cluzet. Alors que dans l'original, Lanoux joue un homme plein de colère rentrée, qu'on sent bouillir et prêt à exploser, ici on a un Cluzet totalement et constamment sur 10 000 volts ! Il se caricature, il joue un père facho, vulgaire, avec 25 de tension, un insupportable connard. Il faut le voir le flingue à la main en train de se dire qu'il va ruiner le DJ qu'il soupçonne de harponner sa fille, ou encore courser des sangliers en pleine nuit autour de son jardin, toujours le flingue à la main. Et on se demande bien pourquoi Cassel finit par lui avouer que c'est lui le salaud qui a dégommé sa fille au moment où ces deux cons sont isolés dans le maquis et que Cluzet a (encore) une carabine chargée à la main. La seule fois où il a joué aussi mal, c'est dans Les Petits mouchoirs de sinistre mémoire.
Cerise sur le gâteau, le film se termine à la lueur ocre du soleil levant sur plusieurs gros plans des principaux protagonistes, souriants tous les uns aux autres alors que la veille au soir ils se battaient, se tenaient en joue ou s'insultaient sans réserves. Tout est bien qui finit bien, n'est-ce pas ? Même si ce qu'expriment les personnages dans cette minable scène de fin est en contradiction totale avec le reste du film. J'ai eu envie de jeter ma godasse sur la télé, mais je me suis rappelé qu'elle valait cher, contrairement au talent des gens derrière ce film.

Jeff Richet continue tranquillement et sûrement sa descente aux enfers. Lui donner les moyens, de temps en temps, de faire un film ne fait que confirmer ce constat. Il n'est pas étonnant de voir Lisa Azuelos au scénario quand on constate à quel point c'est mauvais, elle, la grande spécialiste des selles sur pellicule. Alors, avec elle et JF Richet qui se sont mis à deux sur ce scénario, la notion de synergie prend tout son sens. Je marcherais volontiers sur toute l'oeuvre de Lisa Azuelos du pied gauche, ça me porterait chance. La même chose avec les "films" de JF Pichet, j'aurais doublement de la chance et je trouverais peut-être un travail ! Mais n'oublions pas Thomas Langmann. A t-il voulu "tuer le père" en produisant ce remake navrant ? Quoi qu'il en soit, ce garçon continue avec brio son oeuvre de fossoyeur du cinéma.
Un Moment d'égarement de Jean-François Richet avec Vincent Cassel, François Cluzet, Lola Le Lann et Alice Isaaz (2015).
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