

Le truc qui fait que les comédies musicales c'est fini et définitivement fini, et qu'Hollywood devrait arrêter d'en produire (et là je ne parle même pas de ce film-là qui est en dessous de tout), c'est que Hollywood, plus que jamais, ne monte des films que sur des stars de cinéma "banquables". Or ces gens-là ne savent ni chanter ni danser. Même en prenant 12 mois de cours intenses avant le tournage, qui feront baver les journalistes et notamment l'équipe de Denisot, on ne devient pas danseur, ni chanteur. Autrefois quand Fred Astaire dansait, c'était beau, parce que c'était un danseur. Dans Top Hat, la caméra est fixe, en plan large, et Fred Astaire a intérêt à faire le spectacle (il le faisait) parce qu'on voit ce qu'il y a dans le bonhomme avec ce genre de mise en scène. Aujourd'hui, avec la louma, les dizaines de milliards de plans qui se succèdent sans qu'on ne voie rien, précisément on voit que dalle, et que ce soit le chanteur nul à la télé ou la star Hollywoodienne au cinéma, ils peuvent être affligeants, être totalement dépourvus de contenance, 100% bidons, ne pas savoir bouger, n'avoir aucune prestance ni aucun talent, de toute façon on ne voit rien et les mouvements vertigineux de caméra font impression à leur place sur tous ceux qui n'ont aucune exigence. Le pire c'est qu'ils se croient vraiment géniaux, à tous les niveaux, tous ces abrutis. Nicole Kidman qui chante elle-même dans Moulin Rouge, et maintenant Daniel Day Lewis qui ose pousser la chansonnette, alors qu'il possède, dès qu'il tente de produire une mélodie, une voix glaçante. Et pire encore, nous autres Français, tout le reste du monde, nous trouvons ça génial ! Et on nous bassine avec les Américains si cool qui font un "show" énorme aux Oscars, qui chantent et qui dansent, qui savent tout faire. Oui ils savent tout faire, ils font tout (ils sont très professionnels, certes), ils font absolument tout très mal. Ils chantent mal, dansent mal, jouent mal, (filment mal, mais ça tout le monde le sait). Qui a déjà enduré les Oscars ? Personne. Personne sans souffrir d'entendre des chansons pourries chantées et dansées par des gens qui ne savent faire ni l'un ni l'autre mais qui se contentent d'oser, avec une outrecuidance folle, comme peuvent oser les gens beaux qui n'ont rien à perdre et à qui l'on pardonnera tout parce que les virevoltes de la caméra, les effets pyrotechniques à cent milliards la seconde et les tarés survoltés au montage emballent tout ça et rattrapent le massacre. Ces gens-là sont parfois effectivement beaux mais souvent nuls. On le sent que le film m'a mis les nerfs en pelote et que je pourrais tuer, y compris des gens qui n'ont rien fait ?

A ce sujet il y a autre chose à voir d'urgence dans les 17 premières minutes de ce film atroce. C'est à peu près entre la minute 14 et la minute 17, voire au-delà, je ne sais pas, j'ai éteint. On peut assister en direct à l'auto-sabotage d'un comédien. D'habitude, quand un acteur relativement bon devient mauvais, ça se fait progressivement, on a l'intuition de sa décadence, comme les oiseaux ces gens-là se cachent pour mourir. Là, pour une fois, ce mini-suicide artistique peut être vu en face, peut être daté, admiré à tout jamais. Parce que, croyez-moi, si vous faîtes partie des gens qui appréciaient Daniel Day-Lewis, qui le considéraient comme un grand acteur, eh bien croyez-moi, si vous regardez ce film, à la 14ème minute vous verrez un artiste se suicider, se saborder, et on assiste à ce grand bond sur une mine antipersonnelle impuissant, heureux tout de même, regardant cet acteur chanter sa propre fin et sauter sur lui-même dans un échafaudage, passant et repassant sa tête dans chaque trou de l'édifice en grimaçant et en déblatérant des conneries d'une stupidité maximale. Daniel Day-Lewis, que l'on surnomme DDD pour aller plus vite, s'en remettra sans doute. On compte sur lui.

P.S. : Au tout début du film, la première réplique de D-Day Lewis est: "On n'arrête pas de tuer son propre film. On le tue quand on en parle...". Puis il donne une chiée d'autres manières de tuer son film, que le réalisateur de cette daube semble avoir rigoureusement appliquées à son bébé. On regrette que le réalisateur de cette connerie (oui je me répète mais je ne citerai jamais son nom), n'ait pas laissé clamser son chef d'œuvre dans l'œuf. En tout cas j'aimerais avoir buté Nine en essayant d'en causer. Neuf c'est le nombre de mois que je passerai en réclusion à perpétuité pour avoir pris un selfie avec la très procédurière Marion Cotillard lors de sa montée des marches à Cannes et pour l'avoir mise sur internet. A bon entendeur !
Nine de Rob Marshall avec Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard, Penelope Cruz, Kate Hudson, Nicole Kidman et Sophia Loren (2010)

P.S. : Au tout début du film, la première réplique de D-Day Lewis est: "On n'arrête pas de tuer son propre film. On le tue quand on en parle...". Puis il donne une chiée d'autres manières de tuer son film, que le réalisateur de cette daube semble avoir rigoureusement appliquées à son bébé. On regrette que le réalisateur de cette connerie (oui je me répète mais je ne citerai jamais son nom), n'ait pas laissé clamser son chef d'œuvre dans l'œuf. En tout cas j'aimerais avoir buté Nine en essayant d'en causer. Neuf c'est le nombre de mois que je passerai en réclusion à perpétuité pour avoir pris un selfie avec la très procédurière Marion Cotillard lors de sa montée des marches à Cannes et pour l'avoir mise sur internet. A bon entendeur !
Nine de Rob Marshall avec Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard, Penelope Cruz, Kate Hudson, Nicole Kidman et Sophia Loren (2010)