On l'a vu au cinéma. Et on n'en avait déjà rien à branler. Pourtant c'était "l'histoire de la vie", rien que ça... Et puis les graphismes autour de la tagline sur l'affiche, ma-gni-fique... Une gueule ce faisan ! Mais ça n'a pas pris, on n'a pas mordu à l'hameçon. Rien à battre. La seule chose qui nous a marqués, c'est la séance de ciné elle-même, faite d'événements plus ou moins heureux, pour l'un comme pour l'autre... A l'époque, quelques poignées de kilomètres nous séparaient, mais un destin commun, déjà, nous liait. L'un comme l'autre, nous avons passé un mauvais moment devant ce film, que nous sommes allés voir à une époque où les mots "libre" et "arbitre" n'avaient aucun sens pour nous (aussi nos carrières respectives de minimes dans nos clubs de foot locaux ont-elle tourné court). On décidait à notre place. Non seulement de la quantité de miel tartinée sur le bout de pain du matin, mais aussi du film à voir à 16h, et de la tenue à porter pour cette sortie : qui du survêt en velours violet de la tête au pied, qui du sweatshirt Waïkiki dix fois trop grand qui servait aussi de couette pour le coucher.
La mythique scène d'intro, où Muphasa annonce fièrement la naissance de son petit héritier Simba, sur l'air du "Circle of life" interprété par Carmen Twillie associée à Labo M.
L'un de nous ne se souvient que de deux choses. D'abord que son père a dormi de façon très sonore, empêchant la moitié de la salle d'entendre les dialogues de la sublime VF (portés par les voix des immenses stars du grand écran hexagonal : Dimitri Rougeul, Emmanuel Curtil, Morganne Flahaut, Jean-Philippe Puymartin, Michel Prud'homme et Manu). Le paternel a écrasé dans son fauteuil, les poings fermés hissés devant le menton, en danseuse sur son siège, tanguant sur ses appuis tel un boxeur dans son coin de ring, ronflant tous ses morts de la première seconde à la dernière, recouvrant les décibels du dolby surround, coinçant la bulle, fumant Morphée du sommeil du juste, pour finalement ouvrir un œil lors du hurlement du générique final signé Ali Farka Touré, et clamer avec fierté : "C'était bien, fils !"
Autre souvenir de cette séance, le gros coup de pied au cul reçu dans les escaliers guidant vers la sortie de la salle, le genre de coup de pied au cul qui fait si mal qu'il coupe le souffle pendant un bon quart d'heure (un petit coup de pied au cul pour l'humanité, mais un gros coup de pied au cul pour l'homme - le genre qui t'expédie Ryan Gosling en orbite), administré par le spectateur assis derrière, qui s'est contenté de le justifier par ces mots : "J'ai jamais loupé un Disney, mais c'est le premier que je vois à travers un sweatshirt Waïkiki, CONNARD".
La terrible séquence de la mort de Muphasa, qui rend l'âme piétiné par un troupeau de bisons après avoir été poussé sur leur passage par son propre frère, Scar, dit le fumier.
Autre souvenir de cette séance, le gros coup de pied au cul reçu dans les escaliers guidant vers la sortie de la salle, le genre de coup de pied au cul qui fait si mal qu'il coupe le souffle pendant un bon quart d'heure (un petit coup de pied au cul pour l'humanité, mais un gros coup de pied au cul pour l'homme - le genre qui t'expédie Ryan Gosling en orbite), administré par le spectateur assis derrière, qui s'est contenté de le justifier par ces mots : "J'ai jamais loupé un Disney, mais c'est le premier que je vois à travers un sweatshirt Waïkiki, CONNARD".
Parmi les rédac' chefs de ce blog, victimes de ce film, le deuxième a aussi un souvenir venu de par-devers lui, au moins tout aussi douloureux. C'était le jour de sortie du foyer d'hébergement "Le Petit bois", avec un personnel encadrant qui voyait cette sortie comme une petite parenthèse dans la journée pour souffler un brin et lâcher la bride. Sur le siège de derrière, un type, une ombre hululant, s'est servi du crâne d'enfant placé devant lui comme d'un tam-tam à la peau bien tendue et au son pur. Cet individu, le Verbal Kint de Pertuis, n'avait certes pas toute sa tête mais un sacré sens du rythme. 90 minutes de percus endiablées, à être pris pour un djembé. Tout cela est vrai. On pourrait croire qu'on embellit, qu'on sort encore des "mythos", mais c'est la pure et stricte vérité. Demandez autour de vous.
Pumba, Timon et leurs potes chantent Hakuna Matata dans le remake sorti cet été, un film "visuellement parfait".
Nous n'irons certainement pas voir le remake signé Jon Favreau (si Jon Favreau a signé quoi que ce soit dans ce gros merdier de pixels morts...). Dans 30 ans on se souviendra sans doute autant de Jon Favreau que de Roger Allers et Rob Minkoff (qui c'est ? Matez la ligne ci-dessous pour un indice).
Le Roi Lion de Roger Allers et Rob Minkoff avec beaucoup de doubleurs noirs, le film se passant en Afrique, filez-moi un mouchoir... (1994)
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