29 août 2017

La Momie

Sorti cet été sur les écrans parmi un flot hallucinant de déchets du même acabit, The Mummy est... comment dire ? Cela pue. Encore un film qui se veut tabasse-l'oeil mais qui n'accroche pas une seconde nos mirettes, épuisées de voir pour la millième fois Tom Cruise courant entre les balles, sauvant une blonde insipide de la mort dans un avion en chute libre, échappant à une tempête de sable prenant les traits d'une momie débile, etc. Oui, vous me direz qu'on a déjà vu ce truc-là dans La Momie de Stephen Sommier avec Brendan Frasier (qui était un remake en acajou du film de Karl Freund de 1932, mais qui est un grand film comparé à celui de cette année). Le film d'Alex Kurtzman fait également allusion à la saga Indiana Jones et à plein d'autres trucs. Je ne sais pas quels sont les taux d'emprunts ces temps-ci mais ça risque de coûter pas mal aux manchots derrière cette ânerie. En parlant du premier épisode de la précédente saga La Momie, elle date d'il y a dix-huit ans. Normalement c'est le temps requis pour devenir adulte. Mais Tom Cruise et ses potes sont plus trépanés que jamais.





Le bellâtre incarne ici un pilleur de tombes absolument idiot affublé d'un acolyte non moins con, qui tombe par chance sur une tombe égyptienne au nord de l'ancienne Mésopotamie, et aussi par chance sur une jeune archéologue qui a trouvé le temps, en pleine guerre d'Irak, de se faire une couleur et des ondulations (probablement chez Abdella'tifs, si les coiffeurs irakiens ont le même sens de l'humour que les nôtres). Et naturellement, comme ces gens sont tous bêtes à en crever, ils réveillent un mal millénaire (une femme égyptienne qui voulait le pouvoir fit un pacte avec Seth, le dieu des morts, tua son père et son frère, et fut maudite, momifiée vivante, blablabla...). Et, bien entendu, Tom Cruise sera choisi par la momie pour être l'élu, ce qui n'est guère étonnant puisque le film est tout à sa gloire (il semble notamment très fier d'apparaître tout nu dans une morgue), sous couvert de second degré jamais drôle.





Il y a pourtant une autre star à l'affiche, Russell Crowe, qui fait vraiment de la peine. Son personnage est malade, victime d'une vieille malédiction, mais c'est le comédien qui a l'air mal en point, victime de quelques kilos en trop, d'un œil las et d'un poil terne. Un check-up complet ne serait pas de trop ! Au point qu'il dit à Tom Cruise : "Tu es certes beaucoup plus jeune mais ne me sous-estimes pas", alors que les deux acteurs ont le même âge (même s'il est vrai que Crowe a sans doute plus dépensé chez Jack Daniels que l'autre chez son chirurgien esthétique scientologue... quoique). Russell a droit à l'une des pires séquences, où il se bat contre Tom Cruise à coups de poings avec les yeux révulsés et la voix encore plus rauque que d'habitude. C'est un des nombreux moments du film où l'on se dit qu'on a touché le fond. Mais ces gens-là creusent toujours et préparent sans doute déjà le deuxième volet, où Tom Cruise, désormais maudit lui aussi, habité par le mal, chevauchant sa bécane dans le désert, cherche de nouveaux décors où traîner sa tronche en biais et ses gros biscotos.


The Mummy d'Alex Kurtzman avec Tom Cruise, Annabelle Wallis, Sofia Boutella et Russell Crowe (2017)

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