Que c'est triste un film pareil. Pourtant tout était là : une histoire qui a fait ses preuves, rien moins que l'un des épisodes les plus fameux de l'Histoire de France, qui aura inspiré le cinéma peut-être mieux que nul autre ; une approche plutôt originale de cette histoire, évitant au cinéaste la redite et surtout la comparaison, puisque le script ne porte ni sur l'ascension de Jeanne d'Arc, filmée entre autres par Rossellini ou Rivette, ni sur son procès devant l'évêque Cauchon, représenté à l'écran par Dreyer ou par Bresson, mais sur cet épisode méconnu de l'histoire où Jeanne, déjà captive, donc, attendant d'être remise aux anglais et n'entendant plus les voix, décide de mettre fin à ses jours en se jetant du troisième étage de la tour où elle est retenue prisonnière, sans succès ; et pour incarner tout ça de bons acteurs, car outre Clémence Poesy et Thierry Frémont, dont les talents restent relatifs à mes yeux, on croise là-dedans Jean-François Stévenin, Louis-Do de Lencquesaing ou encore Mathieu Amalric. Certains déjouent, le deuxième de la liste notamment (qui inquiète, à force de rôder dans des crimes cinématographiques avérés), mais on a moins envie de les accuser que de s'interroger sur les talents de Philippe Ramos en matière de direction d'acteur et d'écriture de scénario (entre autres).
Avec une histoire pourtant passionnante en soi et un axe d'approche relativement nouveau, Ramos ne parvient jamais, jamais, à nous intéresser tant soit peu à ce qu'il fait, à ce qu'il montre ou raconte. Impossible de se sentir le moins du monde concerné par ces images numériques si lisses et pauvrement filmées, ces cadres télévisuels si mal composés, cette lumière sous-travaillée, cette voix-off désagréable, ces arrêts sur image ridicules, ces ralentis copieusement hideux et j'en passe. La réalisation s'améliore un brin avec l'arrivée de Mathieu Amalric dans la deuxième partie du film (moins intéressante puisque centrée sur la condamnation de Jeanne et sa conduite au bûcher), comme si Ramos et son équipe avaient saisi quelques rudiments de mise en scène sur le tas ou au contact de sieur Amalric, mais le niveau demeure extrêmement bas. Quelle tristesse qu'un film si mal réalisé que l'on a dès le départ et à chaque instant l'envie urgente de physiquement s'en détourner.
Jeanne captive de Philippe Ramos avec Clémence Poesy, Thierry Frémont, Louis-Do de Lencquesaing, Jean-François Stévenin et Mathieu Amalric (2012)
Philippe Ramos, sur le tournage du film, s'en remet à Dieu, tel Jeanne la pucelle en son temps. Que faire ? Tourner un truc pas trop moche ? Arrêter tout de suite le cinoche ? Les voix du Seigneur sont impénétrables.
Avec une histoire pourtant passionnante en soi et un axe d'approche relativement nouveau, Ramos ne parvient jamais, jamais, à nous intéresser tant soit peu à ce qu'il fait, à ce qu'il montre ou raconte. Impossible de se sentir le moins du monde concerné par ces images numériques si lisses et pauvrement filmées, ces cadres télévisuels si mal composés, cette lumière sous-travaillée, cette voix-off désagréable, ces arrêts sur image ridicules, ces ralentis copieusement hideux et j'en passe. La réalisation s'améliore un brin avec l'arrivée de Mathieu Amalric dans la deuxième partie du film (moins intéressante puisque centrée sur la condamnation de Jeanne et sa conduite au bûcher), comme si Ramos et son équipe avaient saisi quelques rudiments de mise en scène sur le tas ou au contact de sieur Amalric, mais le niveau demeure extrêmement bas. Quelle tristesse qu'un film si mal réalisé que l'on a dès le départ et à chaque instant l'envie urgente de physiquement s'en détourner.
Jeanne captive de Philippe Ramos avec Clémence Poesy, Thierry Frémont, Louis-Do de Lencquesaing, Jean-François Stévenin et Mathieu Amalric (2012)
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