SALAMANCA (De notre envoyé spécial) -- Ayant raté la diffusion du film, trop vite retiré de l'affiche dans l'Hexagone et les DOM-TOM, je me suis déplacé à Salamanque, berceau du castillan, pour voir Drácula, la leyenda jamás contada, profitant d'un bon plan Eurolines, et contribuant ainsi (très modestement) à hauteur de 75€ au remboursement des frais engagés par Legendary Pictures. Après les films "à voir avec", cette énième digression autour de la légende transylvanienne, vue en VE (versión española), inaugure la catégorie des films "à voir dans une autre langue qu'on ne maitrise pas totalement". En conséquence, mon petit résumé pourrait s'avérer inexact, tant ma compréhension de la langue de Cervantès est encore limitée...
Avant de voir le film, j'ai fait la connaissance de Carolina, jolie hôtesse qui m'a vendu ce billet et ces pop-corns. Des Palomitas, tout ce que j'avais envie d'envoyer à la tronche du réalisateur pendant les 90 minutes du film, temps additionnel, 3 minutes minimum.
En gros c'est l'histoire de Drácula (Luke Evans, le frère de McGrégoire, un Viggo Mortensen payé au RSA), un prince roumain qui doit allégeance au sultan turc (Dominique Cooper, un cousin de Lee, un espèce de Robert Downey Jr. du pauvre). Ce dernier a besoin de renouveler ses troupes et lui demande 1000 gamins (niños), dont Drácula Junior (hijodepu), pour taper les manouches du coin. Notre héros déclarera "Avec des amis comme ça, pas la peine d'avoir d'ennemi !" (¡Joder, con amigos así, no necesitamos enemigo!), en espagnol dans le texte. Pour protéger son royaume et son fils, Drácula décide d'aller voir un vieux type, Charles Dance (le médecin malheureux d'Alien 3), qui lui fait boire son sang dans une caverne. Cette boisson peu rafraîchissante lui donne le pouvoir de 1/ zieuter en Technicolor comme le Predator, 2/ être très lié aux chauves-souris, au moins autant que le Batman, 3/ courir super vite comme le Flash, 4/ être très très fort. Par contre, après une soirée bien arrosée en sangria de ses victimes, il se rend compte qu'il devient vulnérable à la lumière (la luz). Cela le différencie de ses super-égos alter-héros, à l'exception de The Shadow et peut-être aussi du Bruce Wayne hamster de Nolan, dont on peut douter qu'il soit tout à fait à l'aise en plein jour.
Drácula est ainsi devenu un pur loup-garou et fort de ses nouveaux pouvoirs, il s'en va récupérer son fils des mains du sultan au terme d'un duel joué à pile ou face, mais non sans avoir perdu sa femme, connement tombée d'une falaise (acantilado) en début de matinée. On retrouve finalement Drácula, ou Sylvain le Trans à notre époque, en Roumanie post-Ceaușescu, en réalité dans la banlieue de Cincinnati, où il réussit à séduire et à inviter une jeune femme, réincarnation de son ancienne épouse et par là même de l'adaptation de Coppola. Il est suivi de près par son maître vampire, Charles Dance (prisonnier malheureux d'Alien 3), qui clôt le long métrage en déclarant "El juego empieza", rendant ainsi hommage à la série Game of Thrones (dont il est l'un des héros malheureux) et ouvrant hélas la porte à une suite qu'on suppose aussi vilaine.
Charles Dance a ici plus de chance que dans Juego de Tronos, car il est encore vivant à la fin du film. Ou mort, car je n'ai toujours pas bien compris si les vampires sont des vivants, des morts, ou des morts-vivants.
Comme souvent ces derniers temps dans les films d'action, on regrette énormément que Drácula Untold se prenne tant au sérieux, et si on rigole parfois, c'est surtout par le ridicule de certains plans, notamment celui où Drácula empale un soldat turc devenu vampire et le maintient dans les airs au bout de sa lance. C'est très mal filmé (effets ralentis, accélérés, combats en gros plans donc on voit rien). Mais ça passe très vite (1h30, mais avec générique, donc en 1h20 c'est plié). N'espérez pas y voir un téton mais vous aurez de très beaux plans sur l'artère carotide de Sarah Gadon.
Artère carotide de Sarah Gardon. Alors qu'ils sont sur le point de faire l'amour après une victoire éclatante - de nuit - contre les Austro-Hongrois, Drácula a une soudaine envie de cou saignant. Perso, je demande toujours bien cuit.
Un conseil, si vous souhaitez voir un film sur le comte Dracula, préférez le Nosferatu de Werner Herzog... Quitte à se déplacer jusqu'à Baden-Baden et le voir dans une langue que vous pigez encore moins que l'espingouin...
Dracula Untold de Gary Shore avec Luke Evans, Dominic Cooper, Sarah Gadon et Charles Dance (2014)
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