30 mars 2009

Yes Man

Voir ce film, c'est comme retrouver un vieil ami... L'ami de longue date, d'après-midi rieuses, de soirées éternelles, de grasses mat', de petits-déj' salés-sucrés, de pique-niques arrosés car sous l'orage, de bains de minuit entre mecs, de douches froides avec l'interrupteur éteint, de goûters à trois heures du matin, de nuits blanches répétées, de fous-rires infinis... Bref, c'est retrouver un sacré ami, un ami qu'on aime pour la vie, un frère. On le retrouve après dix piges sans nouvelles, et on ne l'a jamais oublié. Combien de fois s'est-on remémoré les moments joyeux passés ensemble, ces instants inoubliables, uniques, délicieux ?... On le retrouve après dix années de silence, et on attend tout de cette rencontre, on en attend le meilleur du monde, les bras grands ouverts !




Et au lieu de se frapper dans le dos avec un sourire immense, du genre vissé là pour un moment, le sourire naturel et spontané qu'on arrive pas à refouler, au lieu de se fendre la ganache en deux comme avant, au lieu de se rouler de rire dans la pisse, on retrouve un macchabée, un triste sire, un fantôme du passé. Il essaye de nous faire marrer mais tout se casse la gueule. Systématiquement. Il n'est plus que l'ombre du type qu'il était jadis. Il n'est plus, tout court, il n'existe plus en tant que tel. Il est pathétique ! C'est si triste... Et la vue de ce vieil ami si cher en train de se donner en spectacle sans provoquer le moindre rire rappelle Calvero, le personnage de Chaplin dans Les Feux de la rampe. Clown triste, comique fini, triste bonhomme qui s'accroche à tout ce qu'il peut pour nous décrocher un smiley. Ce frère clamsé, c'est Jim Carrey. Le pire, c'est qu'on le sait capable... Yes Man, c'est ça.

Sans transition, ce matin ma sœur m'a présenté son amoureux, et ce con-là c'est le sosie de Bill Clinton ! Sosie ou pas sosie, le vrai souci c'est que ma sœur a 12 ans.


Yes Man de Peyton Reed avec Jim Carrey et Zooey Deschanel (2009)