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4 février 2018

Bilan 2017




1. The Lost City of Z, de James Gray





3. Le Jour d'après & Yourself and Yours de Hong Sang-soo 


5. Brawl In Cell Block 99, de S. Craig Zahler


6. Certain Women, de Kelly Reichardt


7. Good Time, de Ben et Joshua Safdie


8. Barbara, de Mathieu Amalric




10. Wind River, de Taylor Sheridan
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15. Dunkerque, de Christopher Nolan


Ce qui vous sautera aux yeux d'emblée ce sont bien sûr ces points de suspension qui séparent Dunkerque du reste du classement. Clin d’œil au film, puisque ces "..." incarnent la Manche sous forme typographique. Mais ils sont surtout là pour intégrer Christopher Nolan vaille que vaille à ce classement et le réhabiliter. Nous prouvons ainsi notre mansuétude : ce n'est pas donné à tous les dangereux malades d'inviter à leur table celui qu'ils ont tant recherché pour le larder de coups de poignard. Ces trois points auront aussi pour vertu de nous inciter à regarder d'autres films de 2017 afin de découvrir, avec vous, au fil des siècles à venir, quels seront ces fameux 4 films manquants (les numéros 11 à 14) prêts à compléter le meilleur du cinéma en 2017. 




Nous avons déjà pensé à d'autres candidats : Jackie (pour le plaisir de revivre l'attentat entre deux gros plans sur le visage de Natalie Portman), Split (dont les cinq dernières minutes sont certes le meilleur moment de cinoche de l'année mais ne forment qu'un très court métrage), We Blew It (de notre ami Jean-Baptiste Thoret, que l'on peut appeler notre padawan, pour les nombreux conseils qu'on lui a distillés et la trajectoire cinéphilique que nous avons su lui suggérer : il nous doit tout, ou presque), Lucky (qui a juste été prononcé à la cantonade, n'ayant de toute façon aucunement sa place dans un top), John Wick 2 (qui souffre de ne pas former qu'un seul long métrage avec le premier du nom, soit une fusillade de 4h sans interruption : le pied), Après la Tempête (car Kore-eda est un habitué de nos classements, mais faut pas pousser, un film de 2h30 en pilote automatique dont le scénar n'est qu'un pot très pourri des quatre précédents, ce n'est pas très sérieux, Kore...).




Hommes de lettres par nature, intéressons-nous, une fois n'est pas coutume, aux chiffres ! Année faste pour nous : beaucoup de films vus et critiqués, car nous avons su profiter d'une situation professionnelle un peu plus stable (autrement appelé "une planque"). Payés à rien foutre, nous avons vu 2022 films cette année, à raison de 10 films par jour grosso modo. Soit :
  • 8 films vus en salles de cinéma
  • 2021 vus à la télévision (merci l'offre TCM cinéma gratuite en janvier 2018 avec Free)
  • 665 films vus en dormant
  • 56 films vus sur un téléphone en allant au boulot
  • 48 films vus en salles quelconque (id est : chez nous le plus souvent)
  • 6,5 films vus en avion
  • 12 films vus dans le train
  • 27 films vus au volant de la voiture (et on déconseille à tout le monde de nous imiter, surtout sur les routes en épingles à nourrice qui mènent dans le Queyras, et qu'on a parfois coupées tout droit)
  • 10670 films téléchargés (hors porno)
  • 1 film vu sous forme de dvd emprunté à nos parents (le Kaurismaki)

Attention ! Si vous faites le total, si vous recoupez les chiffres, ça ne pourra en aucun cas faire un compte rond. En effet, certains titres se recoupent. On a par exemple vu Certain Women sur un téléphone, au volant et en dormant (mais il nous a beaucoup plu, malgré la facture chez le garagiste pour remettre la bagnole à l'endroit). Vous vous interrogez peut-être sur le demi-film vu en avion. L'explication est simple : le voyage Toulouse-Bordeaux n'est pas assez long. On a bien insisté pour rester dans l'habitacle pour finir Jeannette auprès des contrôleurs aériens, mais on nous a dit de sortir de là fissa.


17 novembre 2014

Le Havre

C'est le premier film que je voyais (vraiment) d'Aki Kaurismaki, et j'avoue qu'il ne m'a pas spécialement motivé à découvrir les autres opus de la filmographie du plus célèbre cinéaste finlandais. Si l'on commence par se sentir à l'aise dans ce Havre, il faut quand même avouer qu'on a rapidement envie de tracer la route et, pire, que quelques heures après l'avoir vu il n'en reste pas grand chose. Heureusement, dans un premier temps, les influences de Bresson (les voix blanches, les gros plans sur les pieds ou les mains), ou de Fassbinder (l'anti-racisme sur fond de vieux bars pourris, de regards moisis et de corps meurtris, comme dirait l'autre) donnent au film une certaine saveur et le sauvent in extremis du pur anecdotique. Parce qu'on pense aussi parfois à Jeunet devant Le Havre, même si l'aspect vieille France rance (à coups de vieux bistrots, de vieux boulots, de petits chapeaux, de petits manteaux et de petites autos, comme dirait presque un autre autre) et le portrait folklorique nostalgique sont infiniment moins déprimants que chez le réalisateur français daltonien auteur d'Amélie Poulain. On y pense quand même, sinon par l'esthétique, du moins par le propos qui, en voulant rendre hommage au réalisme poétique des années 40, flirte dangereusement avec les pires travers de la qualité française.




Le problème du film c'est qu'il commence par lorgner très fort du côté des deux premières influences citées pour ensuite foutre le camp avec la troisième, et après un long pamphlet anti-sarkoziste écrit à la truelle, la fin déballe l'air de rien sa morale, noble morale certes, mais qui ainsi déballée vaut deux sous (faites le bien autour de vous, aidez les sans-papiers et votre vie sera plus belle, vous serez sauvé, y compris d'un cancer en phase terminale, qui sait...), plombant volontiers et carrément l'ensemble. Je n'ai pas détesté donc, mais il s'en est fallu de peu, et de la même manière que le film s'enfonce dans sa nostalgie, il aura fallu que je m'enfonce dans la mienne (envie de revoir Pickpocket et Tous les autres s'appellent Ali) pour sauver les meubles.


Le Havre d'Aki Kaurismaki avec André Wilms, Kati Outinen et Jean-Pierre Darroussin (2011)