4 juin 2023

Mourir peut attendre

Mourir peut attendre, ouais. Après avoir paumé presque trois heures devant cette merde, j'espère bien que clamser peut encore patienter un brin. Car de mon côté j'ai fait un sacré effort pour tenir jusqu'au bout des dernières aventures de Daniel Craig en James Bond. Oui, parce qu'il claque à la fin. Spoiler. Il se fait exploser, plus précisément. C'est supposé être poignant, j'imagine... Il sauve une dernière fois le monde mais ne peut quitter cette île au large de nulle part, qui renferme un virus dévastateur pour la planète, avant qu'elle ne soit bombardée à sa demande expresse. Un dernier coup de talkie walkie à Léa Seydoux, son ultime romance, et puis s'en va. Avant cela, il aura eu le temps de piger qu'il était daron en rencontrant donc la fille de Seydoux : elle a les mêmes mirettes que lui et elle est dotée du même sang froid en situation extrême (m'est avis qu'une petite séance chez un spécialiste des enfants, histoire de détecter si elle n'est pas atteinte de sévères troubles psy, ne serait pas farfelue...). 
 
 
Meilleur moment du film : quand il réalise qu'il est daron.
 
À part ça, eh bien on encaisse des scènes d'action relous et prévisibles, emballées sans imagination, dont strictement aucune ne sort du lot, malgré ces petits efforts parfois bien visibles (ce mini plan-séquence dérisoire, passage désormais obligé, quand Bond flingue des PNJ lambda en montant des escaliers... génial). Derrière la caméra, ça pourrait être Sam Mendes, Cary Fukunaga, Antoine Kombouaré ou Marc Forster, on n'y verrait que du feu, c'est du pareil au même. On ne craint jamais rien pour Bond puisqu'il semble bénéficier d'un bouclier balistique invisible. Il est d'une nonchalance absolue et d'une terrible lenteur, mais il s'en fout, ses ennemis sont de purs nullards. À leur tête, Rami Balek, dans le rôle du grand vilain, évidemment défiguré (ici, quand on est moche, on est méchant), fait tout son possible (c'est-à-dire pas grand chose), mais il n'a rien à faire, on comprend que dalle à ses motivations en dépit du sempiternel monologue ridicule où il révèle un peu sa psychologie déviante. On suit tout ça mollement, maintenu éveillé par les généreux kit kat balls mis à disposition, en comprenant à peine un scénar torché par une équipe de guignols peu motivés. Jamais secoué par des poursuites interminables où Bond a toujours un véhicule qui permet de faire voltiger ceux qui s'y frottent de trop près et, en prime, ne savent manifestement pas conduire. Pas non plus emballé par cette brève excursion à Cuba où notre agent fait équipe avec une Ana de Armas aux tétons bien scotchés à une robe très ouverte. Encore moins intéressé par une trop longue séquence finale dans un décor pitoyable et sans aucune tension. Bref, on attend que la chasse soit tirée une bonne fois pour toute et on est presque soulagé pour Daniel Craig qu'il soit libéré d'un tel fardeau (je plaisante, je m'en tape de cet acteur pourrave 😂). James Bond will tout de même return, nous apprend le générique final, comme à son habitude. Non mais sans déconner, quelle interminable saga à la con !


Mourir peut attendre de Cary Fukunaga avec Daniel Craig, Rami Malek et Léa Seydoux (2021)

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