24 août 2021

Les Derniers jours du monde

Après avoir réalisé entre autres les très sympathiques Peindre ou faire l'amour et Voyage aux Pyrénées, deux films réunis par leur modestie et par la simplicité de leurs moyens, et avant L'Amour est un crime parfait, film ô combien imparfait, les frères Larrieu ont sorti il y a douze ans ce film apocalyptique dont le titre annonçait un spectacle de grande ampleur, et qui racontait effectivement la fin du monde avec son lot de massacres, de mouvements de foule, d'errances et de matchs de volley-ball. On retrouvait au casting un habitué des Larrieu, Mathieu Amalric, ici manchot, et, déjà, Karin Viard, ainsi que Catherine Frot et d'autres gens. En sortant de la salle à l'époque, je m'attendais presque à trouver les rues désertes et jonchées de cadavres. Il semblait s'être passé tant de temps – une éternité – entre le moment où j'étais entré dans le ciné et celui où j'en ressortais que je n'aurais pas été surpris de découvrir que le monde avait pris fin entre-temps, non des suites d'un cataclysme aux causes multiples, comme dans le film, juste mort de vieillesse.




 
Les Derniers jours du monde, film trente fois trop long, est quand même assez libre et original, possède quelques moments intéressants et a le mérite de dépeindre une fin des temps loufoque mais finalement plus crédible que celles qu'on nous sert en règle générale, même si dans l'ensemble, disons-le, ça ne va pas très loin. Le film va pourtant de Biarritz à Pampelune en passant par Hong Kong, Saragosse et le Canada pour finir à Toulouse, place du Cap', comme on dit là-bas (pas loin de la crêperie Le Sherpa, dont je garde un sale souvenir, pour ceux qui situent mal la place du Capitole), où Sergi Lopez se jette par la fenêtre, nu comme un ver, en full frontal, et s'éclate par terre sur fond d'éclatement mondial. Un long voyage qui voit défiler figurants et effets spéciaux par wagons blindés (parmi lesquels ne compte pas la prothèse génitale gigantesque de Sergi Lopez, contrairement à ce qu'ont voulu nous faire accroire les deux critiques parues dans Télérama à l'époque, la "pour" et la "contre", qui trouvèrent là leur seul point d'entente, sauf que les deux étaient dans l'erreur : Sergi ne porte pas de prothèse).


Les Derniers jours du monde de Jean-Marie et Arnaud Larrieu avec Mathieu Amalric, Clotilde Hesme, Karin Viard, Sergi Lopez et Catherine Frot (2009)

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