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Sérieusement, rien de tout ça n'est arrivé. Vous vous dîtes que mon imaginaire tourne en rond et que je peux décidément pas m'empêcher de parler d'étrons et du fait d'aller aux cabinets là où il n'y a pas de cabinets. C'est vrai que je n'ai pas beaucoup d'idées et que j'en reviens souvent aux excréments dans mes conversations, mais pour une fois c'est de circonstance. L'une des premières séquences du film repose sur le gag ô combien éculé du héros constipé qui lâche pet sur pet. Jurard Gégnot est sur le trône, derrière un rideau, et il cague tous ses morts dans un brouhaha de pets immondes, certainement glissés là, dans cette séquence interminable, pour nous faire rire. D'où : bouton arrêt, mépris, haine, et volonté de se faire justice en violentant quelqu'un au hasard. Mais que faire ? Où vomir ou aller chier ? Qui descendre ou attaquer ? Je garde sous verre les quelques mèches de cheveux arrachées à Danièle Thompson lors de la montée des marches à la dernière cérémonie des Césars. J'ai vraiment voulu lui arracher la gueule à la volée. Six mois de cabane. Cette fois-ci, je veux donc être "réglo". J'ai déposé une main courante contre Gérard Jugnot, à défaut d'une grosse baffe dans la tronche. On peut faire ça. Je le sais parce qu'on me l'a fait. Il suffit d'aller au premier commissariat venu puis d'effectuer la procédure, assez simple et rapide, avec un gendarme. Ils sont pas tous complètement cons, mais là ça a aidé, vu que celui auquel j'ai eu affaire ne connaissait pas Gérard Jugnot. Je l'enviais. Il a tapé son nom sans moufeter. Mais à quoi bon ? Ça n'a aucune conséquence. J'ai pensé à la pétition... Tu parles...
Comment, légalement, écourter la vie d'un autre homme ? Trop envie.
Rose & Noir de Gérard Jugnot avec Gérard et Arthur Jugnot, Bernard Le Coq et Juan Diego (2008)