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26 janvier 2016

Faults

Prestation coup de poing de Mary Elizabeth Winstead dans un film coup de pied signé par son mari, Riley Stearns. L'actrice, sans aucun artifice, totalement investie dans son rôle par amour conjugal, incarne Claire, une jeune femme enrôlée dans une secte dont les parents essaient de l'en sortir en faisant appel à un spécialiste du désindoctrinement, le Dr Ansel. On se rend compte au début du film que le Dr Ansel est sur la pente descendante de sa carrière, pas loin d'un virage en épingle à cheveux longé d'un mur de parpaings bien épais. Entre conférences sordides pour tenter de vendre son dernier bouquin que personne ne veut et magouilles minables pour grappiller un repas gratuit, le Dr Ansel doit aussi faire face à son créancier qui lui réclame 20 000$ (dolleurs USD!). C'est à ce moment-là qu'un couple de sexagénaires en détresse le supplie de sortir leur fille Claire de la secte dans laquelle elle a été enrôlée quelques mois plus tôt. Le Dr Ansel saute sur l'occasion en pensant faire d'une pierre deux coups et demande donc 20 000$ pour son intervention qui consiste à kidnapper la fille, la séquestrer pendant 5 jours dans une chambre d'hôtel et la ramener par le dialogue et d'autres méthodes plus inavouables vers son ancienne vie.




Le Dr Ansel se fait aider de deux guignols pour kidnapper Claire. Le kidnapping est globalement un succès même s'il est teinté de quelques accrocs (tentative de fuite avortée, baffe reçue gratuitement...). Commence alors un huis clos tétanisant dont l'issue ne sera pas du tout celle à laquelle le Dr Ansel s'attendait. Je ne vous révèle rien de plus pour vous préserver le suspense mais je vous conseille fortement ce film si vous avez un petit faible pour MEW. Pour les plus aveugles d'entre vous, cette jeune femme pourrait vous paraître plutôt quelconque et banale. Mais détrompez-vous, elle est tout simplement irradiante de charme naturel et de beauté simple. Si on la comparait à une bagnole : ok, certaines gonzesses sont des Ferrari ou des Lamborghini ; elle, elle serait plutôt la Dodge Challenger de Vanishing Point. Élégante, racée, et pour laquelle il faut attendre de faire tourner le moteur et d'appuyer sur l'accélérateur pour constater que l'on a affaire à une putain de bombe. Tout le contraire d'une Megan Fox. Victime d'aucune retouche esthétique disgracieuse, Mary Elizabeth Winstead a mis derrière elle les blockbusters dégueulasses type Die Hard 4 ou The Thing et a décidé de tourner sa carrière vers la musique et le cinéma indépendant, de vrais films à petits budgets portés par une ambition d'auteur dans la lignée de Sound of My Voice. En plus de son investissement dans le ciné indé américain, elle s'essaye aussi aux séries, fuyant décidément la créativité aux abois d'Hollywood, et nous lui souhaitons de trouver rapidement un rôle à sa (dé)mesure. Ces choix l'honorent.




Avec Faults, MEW se met au service de son compagnon dans la vie et c'est pour cela qu'elle donne véritablement tout. Sur un nuage depuis que MEW lui a donné la clé de sa porte des plaisirs, Riley Stearns s'essaye au cinéma expérimental dans une atmosphère lynchéenne à souhait : panoramiques survoltés pendant une discussion sans enjeux, lents travellings quasiment imperceptibles à l’œil nu durant les scènes les plus tendues, cadrages osés à ras la raie des fesses de sa dulcinée, gros plans angoissants sur des boutons de portes, effets de lumière déconcertants... Pour son premier long métrage, Riley Steams est littéralement "on fire", transcendé par le fait d'avoir pour vedette de son film sa propre femme, au zénith de sa beauté de jeune maman. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, Faults n'est pas un chef-d’œuvre, simplement un premier film modeste, aux nombreuses qualités et plein de belles intentions. Un must-see pour les fans de MEW !


Faults de Riley Stearns avec Mary Elizabeth Winstead (2015)

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