Avatar si vous matez bien c'est un palindrome, ça se lit dans les deux sens : "avatar", "ratava", c'est pareil. Première phrase de l'article et déjà on frappe fort. Cameron a réussi à faire 14 ou 15 milliards de dollars de recettes (ajusted for inflation) avec des schtroumpfs. Bien qu'assis sur le toit du monde, Cameron a quand même mis 12 ans à imposer ce projet, ce qui laisse songeur. En fait c'est qu'il attendait que de gros ordinateurs parviennent à rendre possible sa vision unique. La première fois qu'il a pensé au film James Cameroun avait cinq ans, et depuis son histoire n'a pas changé d'une ride ! Les effets spéciaux ont évolué entre-temps, pas son cortex cérébral. Peu importe à vrai dire parce que ce film EST une révolution. Tout le monde l'a dit et répété quand il est sorti : "C'est du jamais vu, c'est le renouveau du cinéma". D'un point de vue technique sans doute, mais en ce qui concerne le récit et la mise en scène faudra revoir la copie : on nage dans le classicisme le plus mollasson et le film est officiellement tout ce qu'il y a de moins nouveau au monde. Un cul-de-jatte, Jack Skully, réapprend à courir dans sa tronche et va fumer des mauves avec des kangourous bleus pour donner un sens à sa vie. Dans le rôle de l'homme-tronc, Sam Worthington, qui n'est pourtant que bras et jambes dans la vie et dont le cerveau n'a encore jamais servi. Dans celui du poiscaille humain, Zoé Saldana. Le casting a pas mal bougé entre la naissance de l'idée et sa réalisation. Quand Cameron s'est attelé sérieusement au projet, après le triomphe de Titanic, il songeait à un gros acteur noir typique des années 80 pour incarner l'héroïne Na'av'i, il pensait plus précisément à Pam Grier ou Giant Coucou. Il pensait aussi, pour le rôle du trépané tétraplégique, à un acteur comme Don Cheadle, qui a été au top du box office américain pendant deux semaines après son rôle de Boromir dans Le Seigneur des anneaux 2 : Les deux tours.
Don Cheadle apprenant par téléphone qu'il n'est pas retenu pour le rôle de Naa'ri.
Ce film prouve s'il était besoin que James Cameron est un grand écolo devant l'éternel. Après s'être lamenté de la pollution des eaux du Pacifique par le naufrage du Titanic (le film aux 11 statuettes nous a également mis en alerte sur les dangers de la fonte des glaces avec cet iceberg géant perdu au milieu de l'océan en plein mois d'août sous un cagnard gros comme ça), Cameron a voulu réaliser un film entier à la gloire des indiens de l'espace, un peuple primitif à sauvegarder pour mieux rire de lui et de ses fougères plantées sur le crane. Yannick Noah passe incognito dans le film, pieds nus, sans maquillage, les dreads en vrac, il fume ses propres pets au fond d'un plan de coupe. Le film est un hymne à Gaïa, à la nature mère nourricière. Cameron est allé chez son pote Peter Jackson, dans les studios Weta en Nouvelle Zélande, pour qu'il lui dessine des pissenlits volants, des tas de trucs incroyables, inimaginables puisqu'issus d'une planète étrangère, comme, par exemple, des aigles affrontant des tractopelles. On a encore envie de chialer en repensant aux noms des Naa'vi, le truc le plus "original" (bien que pompé sur les sonorités sioux et comanches) dans ce film supposé nous présenter un monde complètement autre et finalement peuplé de chevaux, d'oiseaux, de plantes et de clebs sauvages. L'héroïne Naa'vi se prénomme Naa'ri, et son frère, qui meurt heureusement dans la bataille finale : Tsu-té. Tsu-té ! Jack Skully gueule "à tes souhaits" dès qu'il est évoqué dans une conversation...
Les habitants de Pandora sont une allégorie des Indiens d'Amérique avec un zeste de coutumes africaines, or ils sont mi-hommes mi-animaux, méditez là-dessus. Cameron dénonce les crimes de son peuple et rêve de sauver cette tribu sauvage comme on rêve de sauver les phoques ou les baleines blanches. Il reste du chemin à faire dans la mentalité ricaine...
Un point sur le scénar, même si on l'a déjà rapidement évoqué. L'histoire se situe en l'an 2000 et suit donc un tétra, soldat de seconde classe en fauteuil roulant, qui profite de la mort de son frère jumeau, chercheur militaire, pour s'expatrier sur une planète lointaine nommée Pandora. Là-bas les humains, qui ont donc, rappelons-le, maîtrisé la vitesse de la lumière, sont néanmoins toujours dépendants de vulgaires caillasses pour alimenter les piles de leurs vaisseaux, mais il y a un couac : ces pierres sont situées sous un grand arbre qui abrite une population d'indigènes bleus amoureux de la nature, amateurs de sport équestre et de tir à l'arc, des bons sauvages animés par la sympathie et la bienveillance. Les humains, menés dans leur expédition par Giovanni Ribisi, le frère de Phoebe dans Friends, tentent de les éjecter de deux façons. La méthode douce, défendue par Sigourney Weaver, consister à les infiltrer en prenant leur apparence, en se faisant donc passer pour des avortons, histoire de leur demander avec hypocrisie de tracer la route. La méthode rustre, prônée par le colonel Ribéry, la gueule déjà fendue en deux par le Turak, consiste quant à elle à les mitrailler au napalm pour avoir les coudées larges. Sam Worthington (accompagné de Michelle Rodriguez, on ne le dit jamais assez), navigue entre ces deux méthodes et finira bien entendu par se rallier à la cause des gentils crétins amateurs de champignons et de peintures rupestres. Et Cameron avec eux, évidemment, qui se veut un humaniste pacifiste, même s'il semble prendre autant son pied à filmer les connexions psychiques des Na'avi avec les animaux et les arbres de Pandora à l'aide de leurs queues qu'à filmer les énormes tanks des soldats bousillant le petit monde de Narnia.
Cameron vante les mérites d'une communion pacifique avec la nature, il loue l'écologie et dénonce la politique colonialiste militariste des États-Unis, mais on voit bien dans ce film comme dans tous ceux qu'il a réalisés que sous cette piètre couverture bienpensante ce qui le botte au fond c'est les gros canons, les treillis camouflage et l'odeur du napalm au p'tit déj entre deux bols de Quaker Oats.
Nouveau couac : Sam Worthington tombe amoureux de Zoé Saldana, aka Naas'Ri, la Naa'Vi que tout le monde sur Pandora tirerait volontiers et qui court de branche en branche avec la grâce d'un marsupial. Dans une métaphore de la dépendance aux jeux vidéo-ludiques (le phénomène "Otaku" au Japon, phénomène "Poulpard" ici en France, notre acolyte étant collé depuis deux ans à GTA 4 et depuis trois semaines à GTA5, dont il tente d'exploiter chaque coin de rue pour faire exploser à l'écran toute la hargne qu'il contient si bien les rares fois où il met un pied dans la rue), Sam Worthington est accro à son avorton agile et alerte et ne veut plus le quitter pour retourner habiter son corps de légumineux, et pour cause puisque son avatar lui permet en prime de tirer un coup. Il commet l'impensable avec Naacer'I, en connectant son chibre à celui de sa nouvelle égérie dans un acte de zoophilie que seul le talent de James Cameron parvient à nous faire avaler. Le vrai souci de Worthington c'est que la méthode de Sigourney Weaver, qui lui permettrait de continuer à s'envoyer en l'air peinard avec sa chtroumpfette, sera effective dans grosso modo 300 ans d'infiltration et de négociation au coin du feu. La scientifique elle-même piaffe d'impatience. Alors que la méthode dure peut se régler en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, à coup d'ogives nucléaires chirurgicalement placées sur l'arbre magique des aborigènes. C'est tout le dilemme du personnage et on s'en bat franchement les glaouis.
Le film est peut-être aussi une allégorie de l'équipe de France de football vu que les bleus sont bêtes comme leurs pieds et condamnés à se faire dégommer au premier tour.
Flashback : décembre 2009, comme tout le monde on va au ciné voir cette merde annoncée en 3D. On en ressort ni déçus ni heureux. On en a pris plein les mirettes mais on n'a rien compris. On vient de nous ressortir le scénario de Danse avec les loups et on était censés ne pas s'en rendre compte ? La seule différence ? Le méchant s'appelle ici Turak. Si le film a battu tous les records, on détient quant à nous un record perso, nos paires de lunettes 3D ont fait tout le tour de la ville pour être rentabilisées, utilisées par une chiassée d'enflures qui crevaient d'envie de voir le film suite à un bouche à oreille d'enfer mais que les 2 euros de supplément bloquaient à l'entrée du ciné. Nos voisins de séance peuvent en prime se targuer d'avoir vu le film en 4D, la dimension olfactive en plus et pour gratos, qu'ils ont attribuée à la sueur en relief de Turak mais qui provenait en réalité de nos flatulences, conséquence d'une plâtrée de bolo' balls de chez panzani, une vraie tuerie. Si on ajoute à ça qu'on a chacun retiré nos puma liga vieilles de deux ans - trois heures de film obligent par une journée d'été caniculaire passée without socks in the shoes - la quatrième dimension était totale. Quand on va au cinoche pour plus deux heures on emporte toujours avec nous notre glacière pleine de bières mais on nous l'a confisquée à la caisse ! Malgré cette grosse contrariété Avatar est passé comme une lettre à la poste, ce n'est qu'après coup, dès le tour de manège terminé, qu'on se dit que ce n'était quand même qu'un long et faible western écologique simpliste à la noix. On l'a revu une fois depuis et, nous pouvons le dire, le film est encore pire décortiqué en plan aérien scène par scène par Antoine Kombouaré. On a eu la chance d'assister à une master class de Kombouar' sur Avatar au forum des images et ça a duré une semaine, pire que ses analyses d'après match dans 100% toof. Maintenant jouons-la franc-jeu, le film, on l'a en blu-ray disc, on l'a revu après Prometheus histoire de se nettoyer, on foncera voir Avorton 2, Avorton 0, et tous les autres, au moins pour comprendre pourquoi les Naa'vi n'ont que quatre membres alors que tous les autres animaux de Pandora en ont six, pourquoi est-ce qu'ils respirent par le nez alors que toutes les autres formes vivantes de leur planète respirent par le cou, pourquoi est-ce que les N'aavi sont bleus alors que les autres créatures de leur bout de caillou sont uniformément violettes... Comme dirait Audrey Tautou dans Un Long dimanche de fiançailles (retitré "Mathilde et Manec, Manec et Mathilde" au Québec) : "J'veux compendre ! J'VEUX COMPENDRE !".
Avatar de James Cameron avec Sam Worthington, Sigourney Weaver, Zoé Saldana et toute la fine équipe des Schtroumpfs (2009)
Vous m'avez tué avec la 4D. Ce film je ne l'ai toujours pas vu. En partie parce que j'en ai rien à foutre, en partie aussi parce que les deux fois où j'ai voulu le télécharger illégalement je n'ai trouvé que des gros gros fichiers BRrip qui faisaient méchamment ramer ma machine antédiluvienne (avant la pluie, c'est aussi le titre d'un film nippon bien connu), et du coup en prime de me taper le pire début de film que j'avais jamais vu (in medias res sans le vouloir ???), je devais faire avec une Sigourney dont la bouche ne se mouvait que lorsque les mots prononcés par Worthington étaient en l'air, et vice versa, ce qui m'a filé à chaque fois (deux) une envie de courir hors de chez moi en hurlant à la mort : j'ai cessé.
RépondreSupprimerPandora : y'a tout de même une couille. Le mec aurait pu au moins relire Hésiode et arrêter de nous faire chier à donner des noms mythologiques à tout et n'importe nawak. Ca ne fait pas sens !
Nous ne cautionnons pas les agissements de cet individu, ni ce qu'il dit. Les auteurs de cet article ont vu ce film dans sa version longue sur une copie blu-ray achetée au prix fort sur un site web mondialement connu.
SupprimerLe site web, j'en ai la carte de fidélité, mec, et il s'appelle "La baie des pirates".
SupprimerJe parlais du site se nommant à partir de guerrières du monde antique ayant pour habitude de se sectionner le sein droit et de faire du lesbdo.
SupprimerJ'ai vu le film... Pardon le dvdrip en avril 20... 11 je crois. Je l'ai vu en deux fois : un lundi j'ai regardé la première heure, le lundi suivant la deuxième heure, et le lundi encore d'après... Oh et pis fait chier ! C'est un des films de SF les plus chiants que j'ai vu de ma vie (et je suis un gros fan de SF). Sérieux, il ne se passe rien dedans, les persos sont à chier,l'intrigue est ultra-convenue, et regarder ce truc sur un écran d'ordinateur de 36 centimètres de diagonale moins les deux bandes noires ENORMES en haut et en bas tue l'intérêt.
RépondreSupprimerLe seul intérêt de ce truc, c'était de le mater sur un écran géant avec la 3D. Ce qui en fait un produit hautement périssable puisque visible que dans certaines conditions et dans une fenêtre temporelle assez réduite (mais plus large spatio-temporellement que l'attraction 3D de Terminator 2).
Donc je n'ai pas vu la fin. Mais il paraît que le méchant meurt à la fin, me manquait juste une demi-heure,je crois.
Marrant, je croyais que vous aviez déjà parlé de ce film...
"Les auteurs de cet article ont vu ce film dans sa version longue sur une copie blu-ray ACHETEE"
Les traîtres !
pas encore vu et votre critique ne m'incite toujours pas à réparer cet oubli, cela commence à s'apparenter à de l'évitement, j'aime bien parfois ne pas être contaminé mais je reconnais volontiers qu'il faut essayer de tout voir
RépondreSupprimerLuc Besson a beaucoup aimé..... mais pas moi.
RépondreSupprimerUn film quand même infiniment supérieur à ce qui est sorti depuis en terme de sf à grand spectacle..
RépondreSupprimerCa fait maintenant 2h que je lis les critiques de plusieurs film en me disant...mais qu'est-ce qu'il(s) va/vont bien pouvoir dire sur ce film qui a si bien marché...et à chaque fois vous y arrivez :o Avec un peu de volonté, c'est pas bien dur de détruire un film ou d'en faire l'éloge. Juste une question à l'équipe ou à la personne qui rédige tout ça : du coup, quels sont les meilleurs films pour vous ?
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