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28 septembre 2008

Le Héros de la famille

Ne me demandez rien sur ce film. Je l'ai vu. J'ai rien écouté, j'ai rien pigé, et j'en ai rien à foutre. Je m'en fous à mort. C'est le premier film où je fixe les bandes noires en haut et en bas de l'image. Œil gauche sur bande haute, œil droit sur bande basse. Quand on louche, on a un strabisme convergent, quand un œil dit merde à l'autre et que les deux son amarrés à chaque épaule, on a un strabisme divergent. Quand on a, comme moi désormais, un œil qui mate au ciel et l'autre qui mate mes pompes on a un strabisme comment ? Je vous le demande, ça se dit comment ? J'aimerais pouvoir nommer mon nouveau strabisme, mon nouveau pote, mon nouveau mal.


Le Héros de la famille de Thierry Klifa avec Claude Brasseur, Gérard Lanvin, Emmanuelle Béart, Géraldine Pailhas, Miou Miou et Valérie Lemercier (2006)

26 septembre 2008

Sans Sarah rien ne va !

On a vu 1h48 des 2 heures que dure 40 ans, toujours puceau, on a vu 10 minutes d'En cloque, mode d'emploi, je suis allé au bout (abandonné de tous) de Superbad, et nous venons de subir Sans Sarah rien ne va dans sa totalité, dans la totalité des 2 plombes qu'il dure. Il s'agit là des films signés Judd Apatow. Grosso modo j'ai donc perdu 6 heures de mon temps, et si j'écris ce soir à propos de Sans Sarah rien ne va, ce n'est certainement pas parce que j'ai changé d'avis sur le matricule d'Apatow, ni parce que ce film relève la moyenne de sa carrière de plomb, mais bien pour avoir le sentiment d'enfin tirer quelque chose de tant d'heures passées le couteau sous la gorge devant les œuvres insipides de ce bourgeois gentilhomme. C'est uniquement afin que la montagne de fèces des films de Judd Apatow accouche d'une souris malingre.



C'est assez égoïste ce que je fais là, c'est certainement pas très intéressant pour vous, mais perso ça me fait un bien de fou. Que chacun s'accorde à situer Apatow au sommet de la hiérarchie du rire américain est une sorte d'insulte à ceux qui, dans l'ombre, n'ont pas encore oublié ce qu'est l'humour. Pour ne pas les citer : Jim Carrey, Will Ferrell, Adam Sandler, toujours les mêmes, certes, et c'est regrettable en soi d'avoir tant de difficulté à en trouver d'autres. Voilà des gens qui sont capables (pas toujours mais régulièrement) de nous faire rire dans n'importe quel film, sous la direction de n'importe quel réalisateur (cf. Jim Carrey dans Fun with Dick & Jane, ou Will Ferrell dans Step Brothers, qui font de ces films les leurs, bien que produits par, je vous le donne en mille, le nouveau taulier de la rigolade aux États-Unis, Judd Apatow). Et ils sont rares ces comiques drôles en toute occasion. Même un type comme Steve Carrell, pourtant terriblement drôle dans la série The Office, peine à échapper à une certaine transparence au cinéma et d'autant plus dans une œuvre pocharde et inachevée telle que 40 ans, toujours puceau.



Le problème de Judd Apatow et de sa triste troupe, c'est qu'il confond rires et larmes. Perso j'ai chialé pendant deux heures. Mais c'est pas la question. La question c'est qu'au lieu de faire une comédie, ou un film comique, il fait des comédies romantiques. Le genre est bien connu, il a accouché de quelques bonnes choses, comme Quand Harry rencontre Sally, mais surtout de milliards de films putrides. Là où Apatow croit renouveler le rire américain, il ne fait que tourner des comédies romantiques qui, contrairement aux habitudes du genre, sont davantage comiques que romantiques. À priori seulement, vu que, je vous le rappelle au passage, perso, j'ai chialé pendant tout le film. Apatow ne sait pas me faire rire.



La patte Apatow, c'est un coup de griffe dans le visage doré du cinéma américain. Ça consiste tout d'abord à réunir une bande originale indé pop, puis à raconter les déboires amoureux et sexuels de nerds, pas crédibles une seconde (nerds parce qu'ils restent chez eux sans faire le ménage à regarder la télé, mais plus trop nerds quand ils s'envoient en l'air avec la ville entière en levant le petit doigt, étonnants personnages), pour qu'on se retrouve au final avec des films de deux heures et demi bourrés de références dont tout le monde se fout, et parsemés de deux ou trois malheureux dialogues à peu près croustillants. En général une jolie comédienne est affichée au casting, Apatow croyant accrocher l'œil fatigué du spectateur qui se plante devant ce genre de massacre du cinéma américain classique et parlant. En l'occurrence, ici, Kristen Bell.



Soucieux de se forger une carte d'identité, des papiers, des papelards d'identité en fait, Judd Apatow ressasse dans ses films les mêmes tristes ingrédients : des seconds rôles miséreux, une certaine crudité sexuelle assez pathétique (aussi bien orale que visuelle : on se croit malin en nous ingligeant la bite de l'acteur principal, les seins des figurantes), des références permanentes à l'actualité la plus immédiatement oubliable (séries télé, films de série B pourris ou même carrière passée des acteurs en présence), des clichés accablants, une indigence comique consternante, une durée absolument inadaptée au genre comique... Apatow ne sait pas différencier le bien du mal et ça fait de lui un vraisemblable sociopathe selon les dictionnaires les plus pointus.


Sans Sarah rien ne va ! de Nicholas Stoller avec Jason Segel et Kristen Bell (2008)

23 septembre 2008

Lost Highway

J'ai fait découvrir ça a un ami. Très pointu en cinéma mais pas forcément en Lynch, très ouvert et curieux surtout. On s'assied dans le canapé, un petit yahourt nature, les cigarettes, le cendard, le briquet, la bouteille d'eau, le condom. Je lance Lost Highway - juste avant nous avions regardé Gerry de Gus Van Sant et Glory de Edward Zwick. Nous avons peut-être échangé 100 mots en 140 minutes. Redécouverte pour moi, découverte intacte, dénuée de quelque préjugé que ce soit pour lui. Pas trop fort, avec une excellente qualité de son et d'image, une lumière peu agressive, bref sans grand chose pour détourner notre attention. La séance était ponctuée de "fiouuuuu" discrets pour lui, de "pffff, putain merde" pour ma part correspondants au moindre changement de plan, à la moindre réplique, et à la fin le couperet tombe : "Putain mec, c'est un chef d'œuvre". C'est beau. Je ne le verrai plus jamais comme avant, je le regarderai vraiment.


Lost Highway de David Lynch avec Bill Pullman et Patricia Arquette (1997)

9 septembre 2008

La Coccinelle revient

L'intérêt de ce film se résume à une seule anecdote, une anecdote que vous ne trouverez pas dans la partie "trivia" du fameux site IMDb, et vous allez très vite comprendre pourquoi...

Lors des premières projections-test de Herbie Fully Loaded, les seins de Lindsay Lohan auraient été jugés trop gros par les parents des enfants auxquels ce film est dédié. Ils voyaient là quelque-chose de choquant, d'outrancier, de beaucoup trop voyant, qui pouvait mettre en danger la sexualité à peine naissante de leurs jeunes marmots. De tels obus, portés avec une telle fierté et filmés avec une telle envie, pouvaient faire de ces gamins de véritables obsédés sexuels et, à coup sûr, de futurs violeurs. Les parents se sont donc plaints avec virulence, ils ont réclamé que tous les plans mettant en scène les seins de la jeune Lindsay Lohan soient purement et simplement coupés au montage. Le réalisateur et les nombreux producteurs du film ont alors été pris de panique, ils savaient bien qu'appliquer cette mesure transformerait Herbie Fully Loaded en un court-métrage sans queue ni tête. Ils ont alors eu l'idée de faire appel à leurs amis de Pixar, qui œuvrent également dans le même domaine (les films pour gosses ou pour adultes trépanés), et ont juré aux parents inquiets que ces derniers allaient se charger de réduire numériquement la taille jugée trop imposante de la poitrine de l'héroïne. Herbie Fully Loaded a ensuite pu débouler sur grand écran, et l'anecdote dont je viens de vous faire part s'est avérée totalement bidon. Ce n'était qu'une simple idée de marketing. Toute cette histoire de plaintes de parents choqués par des seins qui furent ensuite réduits numériquement est complètement fausse. C'est du chiqué ! Les producteurs ont inventé tout ça uniquement pour faire parler de leur film. Ils avaient bien conscience de sa qualité médiocre, et tous les moyens étaient bons pour le sauver d'un naufrage commercial assuré.


Les nibards de Lindsay Lohan sont donc bel et bien à l'image. Ils sont lourds. Elle conduit Herbie, la coccinelle qui tient le second rôle, sans les mains, si vous voyez ce que je veux dire. Elle sue des seins. Elle fait des branlettes espagnoles à qui mieux mieux. Elle fout de grosses baffes avec ses loches pour se sortir du pétrin. Elle les coince dans les portières des bagnoles. Elle s'en sert de cric pour changer ses pneus. Ils sont gros et ils font le bonheur des papas puritains qui épaulent leurs enfants au cinéma, lesquels s'ennuient ferme devant ce triste spectacle. Lindsay Lohan est un freak humain. Après le tournage de ce film, ce n'est pas numériquement mais bien chirurgicalement qu'elle s'est faite retirer un nichon pour diviser l'autre et le répartir de chaque côté de son maigre torse. Il paraît qu'un docu circule sur la toile, il s'intitulerait "Under-Size Me". C'est un must-have, c'est un de ces pop-ups qu'on ne peut pas bloquer, c'est un de ces url pour lesquels on viderait bien son cache, en un mot comme en cent : jamais un film n'a aussi mal porté son titre, c'est le genre qui te super-size un mort.


La Coccinelle revient d'Angela Robinson avec Lindsay Lohan, Justin Long, Matt Dillon et Michael Keaton (2005)

5 septembre 2008

Astérix aux Jeux Olympiques

Chaque plan coûte un million d'euros de plus que le précédent, chaque séquence vaut un bâton de plus que celle qui la précède. C'est important de voir ce film. Il y a là une volonté de gâchis qu'il faut aller constater. Quand Gainsbourg a brûlé son billet de 500 balles sur un plateau télé pour dénoncer le racket des impôts, il a sans doute été puni d'une amende ou que sais-je. Thomas Langmann brûle plusieurs dizaines de billets de 5000 euros pour chaque image de son lamentable film. Et s'il faut traiter les cas similaires de façon similaire je veux bien qu'on le punisse en conséquence, par exemple en lui interdisant à tout jamais d'exercer son métier quel qu'il soit. Difficile à dire car Thomas Langmann est producteur mais il s'est fait passer pour réalisateur sur l'affiche de ce film. Ce type-là a misé tellement d'argent sur sa camelote qu'il est finalement allé glisser son nom à côté de celui du faiseur qui a tourné pour lui ce scandale commercial histoire de se faire passer pour un artisan plutôt que pour un simple spéculateur.




Et ce sale type, qui se fait surnommer "la petite reine", n'est autre que le fils de Claude Berri. Décidément, on n'en finira pas avec la dynastie Berri, et on n'en est qu'au second barreau de l'échelle ! Daney disait : "Ici on a Claude Berri, c'est le 3ème âge, en Amérique ils ont Terminator, c'est le 1er âge". Thomas Langmann ne s'encombre pas de l'embarras du choix, il fait les deux en un. Les vieillards entendront Alain Delon en César évoquer Le Clan des Siciliens ou Rocco et ses frères tandis que les chiards regarderont Tony Parker jouer au basket en toge romaine, à côté de Zidane, de Schumacher et de mille autres stars payées rubis sur l'ongle par Langman pour venir chier leurs répliques. Le premier film de Claude Berri s'appelait Le Cinéma de papa. Ce troisième épisode d'Astérix, premier film officiellement et soi-disant réalisé par Thomas Langmann, aurait pu être sous-titré "L'argent de papa". Berri rêvait encore de cinéma même s'il ne savait pas en faire, Langmann c'est déjà autre chose, il ne rêve apparemment que de pognon.




Astérix aux Jeux Olympiques de Frédéric Forestier et Thomas Langmann avec Clovis Cornillac, Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Alain Delon, Jamel Debbouze, Sim, José Garcia, Franck Dubosc, Michael Schumacher, Zinédine Zidane, Jean Todt, Tony Parker, Amélie Mauresmo, Francis Lalanne, Jean-Pierre Castaldi, Elie Semoun, Stéphane Rousseau, Adriana Karambeu et Vanessa Hessler (2008)