Pages

1 octobre 2008

Children of Men

Nouvelle critique, nouvelle analyse de titre, nouvelle titrologie. Cette fois-ci on s'intéresse à Children of men, œuvre phare d'Alfonso Cabron, nouvelle égérie du cinéma d'anticipation Hollywoodien à tendance nombriliste qu'on surnomme, entre nous autres savants du grand écran, Bellywood*.

Children of men que les français ont eu la mauvaise idée de traduire "Les fils de l'homme". Or il s'agit bien des "enfants des hommes", à ne pas confondre avec le film anglais riche en testostérone Sons of Man avec Wesley Snipes (prononcez Snipès du fait de ses origines cubaines) dans la peau d'un tueur à gage contraint de liquider toute sa famille pour un simple contrat, le seul film qui s'ouvre par la phrase "putain de contrat" et qui se termine sur la phrase "métier de merde".

Petit topo sur le film : On est en l'an deux mille et quelques de notre ère, la planète est encore plus pourrie qu'aujourd'hui et les femmes ne peuvent plus enfanter. L'espèce humaine est devenue stérile et court à sa perte. Que sont devenus les enfants des hommes ?




Retour sur le titre. Retour sur le genèse d'un titre. Car tout est dans le titre : Children of men. Ce titre est si riche de sens qu'on a décidé d'en faire un papier. Être les enfants des hommes, c'est un héritage commun et irrémissible. Le film tâche de nous dépeindre cet héritage pas très catholique. La planète est sans le sou. La planète est la cible de tous les terroristes. La planète est stérile. Il y a plusieurs millions d'années les dinosaures ruled the earth, aujourd'hui, après seulement quelques milliers d'années de propriété de la planète Terre par l'homme, celui-ci, dans le futur X dépeint par Cuaron, touche à sa fin. Les enfants des hommes ont hérité d'une terre sacrée et déjà par trop abîmée, et il leur incombe de la sortir du trou. La première des choses pour ce faire reste de ne pas clamser tout de suite autant que faire se peut. Tous les maux du monde actuel sont présents et exacerbés dans le futur Y que Cuaron dresse sous nos yeux esbaudis. Le cinéaste Mexicain Alphonso Curaon fait preuve d'un pessimisme alarmant mais hélas de rigueur : terrorisme journalier, guerre quotidienne, immigration zéro/migration totale, pollution générale atteignant le point de non-retour, délabrement des eaux et des os, contamination de l'air, etc. On ne peut pas dire tout le reste. Dîtes-vous bien que tout est là. Clive Owen passe même une demi heure du film dans un embouteillage, pour que rien des tracas de chaque jour ne nous soit épargné dans cette fin du monde aux accents orwelliens où la publicité d'un monde nouveau est permanente.




Là où le titre est intéressant, c'est qu'il dit tout. Il dit tout, du tout au tout. Il est à la fois espoir et angoisse. Espoir : Children, l'enfance, synonyme d'espoir toujours. Angoisse : Of men, l'héritage nauséabond (comme dans Of mice of men, clin d'œil appuyé à J. Steinbeck, auteur social et charitable de la charité humanitaire et du romantisme à fleur de peau made in the US of A). La légende raconte qu'une fois le titre trouvé, Alphonson Cabron avoua que lorsqu'il trouva le titre du film tout le boulot était fait. C'était ni fait, mais à faire. Il hésita même à le tourner du coup. Le titre dit tout, notre article aide à ne pas le comprendre. C'est l'anti-Piège de cristal, titre qui n'en dit pas assez puisque dans le film de McTiernan, piège il y aura, de cristal aussi, mais pas que, des pièges et des cristaux, par scène y'en a un wagon, un pacson. C'est aussi un contre-exemple des 400 coups, titre qui lui en dit trop, puisque dans le film seuls une demi-douzaine de coups sont bel et bien à l'écran. Children of men est donc le titre parfait.

Le titre français : Les Fils de l'homme, homme sans majuscule, est caduc.


*Belly = ventre, wood = bois, Bellywood est donc la contraction linguistique des termes Hollywood et bellybutton (nombril). C'est cette nouvelle mouvance du cinéma Américain qui confond humanisme et humanitaire, un cinéma très replié sur lui-même, qu'on pourrait presque rapprocher du mouvement musical "shoegaze" en indierock, qui consiste à mater ses pompes en plein solo guitare.


Children of Men d'Alphonso Cuaron, avec Clive Owen et Julianne Moore (2006)

24 commentaires:

  1. Alfonso Cuaron n'a aucun mérite pour le titre puisque c'est tiré d'un bouquin de P. D. James (qui est une vieille anglaise et pas un homo) éponyme. Le bouquin est pas mal mais le film s'en éloigne suffisamment pour valoir son coup d'oeil vertueux. De mon humble point de vue de jeune freluquet, le film est très bon. Cuaron est l'anti Inarittu

    RépondreSupprimer
  2. Je suis bien d'accord concernant la comparaison entre Cuaron et Inarittu. Cuaron a un vrai savoir faire et un univers personnel (cf Harry Potter 3, le meilleur de la série).

    Alors qu'Inarittu enchaine les navets aux faux airs de chef d'oeuvre.

    A quand un article sur Babel?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hp 3?? le meilleur de la série??? o_O°

      Supprimer
    2. La concurrence n'est pas très relevée, non ?
      Je dis ça mais j'ai jamais vu un seul Harry Potter (et j'en suis fier). Je suis allé voir le 3 au ciné en plein après-midi et j'ai pioncé devant comme un loir.

      Supprimer
  3. Oui, quid d'une critique constructive de Babel avec au milieu la photo de Brad Pitt en pleurs ?

    RépondreSupprimer
  4. Non mais quand on joue les prépubères corrosif faudrait apprendre le sens des mots. En l'occurence " caduque " ce serait bien d'aller chercher sa définition au dictionnaire.

    RépondreSupprimer
  5. "Caduque" avec "que" à la fin, c'était effectivement une faute d'orthographe, que je viens de corriger, mais ça n'était rien de plus. D'ailleurs, tu sembles toi aussi être un habitué aux fautes d'orthographe, vu qu'il y en a une belle dans chacune des deux pauvres phrases de ton commentaire, par exemple.
    Tu les remarqueras toi-même, je ne te fais pas cet affront.

    RépondreSupprimer
  6. OK t'es vraiment con.

    Je m'en fous des fautes d'orthographe, surtout qu'il n'y en avait pas dans ton post, ce qui ne t'a visiblement pas empéché d'en trouver une, respect. T'as vachement du vérifier puisque les deux orthographes sont autorisés.

    Moi les guignols qui te reprennent sur Jacques Rivette pour parler de The Dark Knight alors qu'ils emploient des mots dont ils ignorent de sens j'ai envie de leur dire de revenir quand ils auront quitté leur collège, ça fait pas très sérieux.

    Ton ablation cérébrale, elle est aussi caduque qu'une instance en cours. Un titre français qui serait caduque ne veut RIEN dire, mais qu'est ce que tu veux, ça résume bien ta vision.

    RépondreSupprimer
  7. Sache cher anonyme trépané que le choix du mot "caduque" était volontaire, dans son absurdité même. Au cas où tu serais trop congestionné pour t'en rendre compte par toi-même, ce blog n'a pas pour but de toujours parler très sérieusement, ni très logiquement. Par ailleurs un certain manque de logique ne devrait pas te laisser à ce point en proie aux affres de la colère quand tu es toi-même d'écrire des horreurs telles que ça: "Ton ablation cérébrale, elle est aussi caduque qu'une instance en cours". Sans parler des multiples fautes d'orthographe que tu accumules sans t'en lasser. Mais vraiment je suis troublé que tu sembles être si blessé par l'emploi erroné de ce mot, "caduque"... Peut-être en es-tu le dépositaire, le tuteur légal, peut-être te devons-nous la paternité de ce mot, réhabilité le 2 mai 1989 par Monsieur Yasser Arafat qui déclarait « caduque » la charte de l’OLP. Ou alors peut-être que tu n'as rien de mieux à faire, et dans ce cas c'est pas mal d'avoir choisi un tel mot (assez rare et précieux) à défendre mordicus, ça doit occuper quelques minutes de tes journées les mieux remplies, et dans ce cas-là ne te prive pas de répondre à ma réponse ci-présente en me traitant sans gêne de "con".

    RépondreSupprimer
  8. Comme dirait Mr Blonde : " blablabla ", ton post est aussi ennuyeux qu'une soirée enchainant une rétrospective Derrick et un discours de Jean Saint-Josse après un marathon Plus belle la vie. Surtout pour sortir un magnifique " attention second degré Yasser Artafat trop drôle humour ATTENTION ON EST PAS SERIEUX QUOI et d'abord tu fais des fautes d'orthographe NON MAIS HUMOUR QUOI NOUS SOMMES DROLES ".

    Quand à mes journées je les occupe à ma manière, que je ne crois pas être plus ostensiblement pitoyable que la rédaction d'une parodie de parodie ( Ils ont osé, à l'humour ce que Sexy Movie est au cinéma ? ) qui ne fait à peu près rire que ceux qui l'écrivent. Si le grand philosophe Christophe Alévèque a raison lorsqu'il prétend "' le riche rit peu, il n'a pas le temps, donc quand il rit : c'est à chier ! ", je comprends mieux le temps passé à remplir cette fosse à purin étant donné que tu dois vivre sur les intérêts des intérêts de tes intérêts bancaires, chiure d'anti-conformiste de Prisunic lobotomisé moins virulent qu'une baston entre tétraplégique et plus arrieré qu'un clash entre Mike Hammer et MC Hammer.

    Suce ma bite.

    RépondreSupprimer
  9. Je me rappelais plus que j'avais demandé une critique de Babel avec la photo de Brad Pitt en plein milieu. Et mon vœu a été exaucé ! Merci.
    L'anonyme ci-dessus est virulent et en mal de lubrification de son sexe apparemment...

    RépondreSupprimer
  10. "bellywood".... :-D

    RépondreSupprimer
  11. La chance. Vous avez un courageux anonyme complètement décérébré. C'est le début de la gloire!

    Sinon Children of Men, excellent film, surtout dans son côté modeste. Et un film de SF qui n'est pas un B et qui ne sort pas les violons ou John Williams cela fait plaisir.

    RépondreSupprimer
  12. "C'est aussi un contre-exemple des 400 coups, titre qui lui en dit trop, puisque dans le film seuls une demi-douzaine de coups sont bel et bien à l'écran.
    merci pour la poilade !

    RépondreSupprimer
  13. Un navet, un autre, un énième navet de SF.
    Oh tiens, surprise, une catastrophe fiction qui ressemble à la précédente, à celle d'avant aussi ? hum heureusement que j'ai revu l'armée des douze singe récemment sinon je finirais réellement par désespérer de ce genre ou la caricature est reine.

    Non pas que le tableau dressé du monde dans lequel nous ou les générations futures vivront me paraisse particulièrement pessimiste, mais parce que les ficelles du scénario sont grossières, que celui ci est désespérément prévisible, que les acteurs par leur médiocrité ne relèvent en rien la sauce d'un film que les scènes d'action risibles ne suffisent pas à pimenter.

    Quand au discours convenu et moralisateur qui nous est servi jusqu'à l'indigestion dans ce film, quand bien même voudrait on y adhérer que ce blockbuster nous en dissuaderait.

    La stérilité si elle n'est pas encore d'actualité a déjà frappé d'un coup fatal l'imagination de certains réalisateurs ...

    Hum je suis peut être un peu méchant mais je me suis vraiment fait chier devant ce film qui vole sans aucun scrupule à cent pieds sous terre en dessous des pâquerettes ...

    RépondreSupprimer
  14. Yo,
    juste pour dire qu'il y a tout de même une coquille sur le titre de Steinbeck, qui ne s'appelle pas Of mice of men (comme c'est dit dans l'article) mais Of mice AND men. C'est peut-être un détail, mais ça réduit tout de même pas mal la portée du "clin d'oeil appuyé".

    RépondreSupprimer
  15. sans doute un des meilleurs films de ces 10 dernières années !

    RépondreSupprimer
  16. Vous avez repéré ce long plan-séquence de malade qui suit Clive Owen d'une seule et hallucinante giclée, durant au moins six ou sept minutes voire plus, depuis la rue en plein chaos où ça explose et mitraille de partout, avec mouvements de groupes, jusqu'à l'immeuble en ruines où tout le monde court dans tous les sens, avec montée étage par étage ...? Du cinéma de dingue ! DE DINGUE !
    Cuaron est un grand.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dans le doute je considère que c'est du second degré :)

      Supprimer
  17. 'Tain je le savais que Lennon était pas mort.

    RépondreSupprimer
  18. Humbert

    L'esprit critique est une qualité fondamentale, preuve d'une grande santé intellectuelle. A contrario, s'il est aigri, cela dénote d'un bien mauvais vécu. C'est dommage pour tes critiques, bonnes mais combien "chiantes",parfois. L'acrimonie nous rend parfois distraits. Tiens ! Ton Aalfonso Cabron, par exemple, s'appelle en fait Alfonso Cuarón. Cabron, en langue Castillane, veut dire cocu. C'est con, non ? Comme tes lecteurs sont de qualité, tout comme tes "post", autant faire gaffe.

    RépondreSupprimer