D'ordinaire assez peu client des films de zombies, je dois reconnaître que celui-ci m'a conquis. On comprend facilement qu'il ait connu une telle success story. Tourné dans le cadre d'un atelier d'une école d'art dramatique de Tokyo pour un budget dérisoire, le film a d'abord été projeté dans une petite salle d'art et essai de la capitale japonaise, fin 2017, où il ne devait rester à l'affiche qu'une seule semaine. Quelques mois plus tard, le bouche à oreille ayant fait son effet, il était distribué dans tout le pays et engrangeait les billets. Le phénomène devint rapidement international et c'est ainsi que le film de Shin'ichirô Ueda a même fini sur nos écrans français en avril 2019, sous le titre Ne coupez pas ! Un parcours totalement atypique. Au bout du compte, One Cut of the Dead a rapporté à ce jour plus de cent fois son budget et cela n'est sans doute pas prêt de s'arrêter. Derrière ce genre de phénomène se cache parfois une astuce, un truc, une raison toute bête à l'origine du buzz, qui permet de l'expliquer. Ce n'est pas vraiment le cas ici. Ou bien si, mais l'astuce, le truc, le secret de ce succès, est tout à fait digne d'éloges et ne semble pas être le fruit d'un fin calcul opportuniste (chez les distributeurs peut-être, c'est un peu leur boulot, mais chez le réalisateur et son équipe, je ne crois pas).
Le film dégage en effet une vraie sincérité, un enthousiasme communicatif, une espèce de folie contagieuse, à la seule condition de survivre à son premier plan. Son idée, car il y en a évidemment une, est aussi simple que géniale. Nous assistons donc, pendant les 40 premières minutes, au plan-séquence de la mort promis. Nous voyons une petite équipe d'amateurs essayer de tourner un film de zombies en un seul plan dans un vieil entrepôt abandonné. La situation dégénère progressivement, la peur, désormais bien réelle chez les acteurs et les techniciens, s'installe. Les couacs se multiplient, cela passe d'un moment de flottement bizarre à un goof énorme, et on ne sait pas trop si c'est du lard ou du cochon. De véritables zombies débarquent et provoquent quelques effusions gores comiques, tout part sacrément en vrille. Et malgré toute l'agitation à l'écran, on trouve le temps un peu long et le plan-séquence assez lourdingue. Ainsi, le film paraît d'abord laborieux et ressemble à une parodie de found footage plutôt confuse, on a l'impression de regarder une série B certes peut-être faite avec cœur mais vraiment brouillonne. Et puis tout s'explique !
Le film se termine, avant de recommencer de plus bel. Constitué de trois parties, le moyen métrage éponyme, sa préparation difficile et son tournage abracadabrant, One Cut of the Dead s'apprécie comme une sorte de kinder surprise à l'envers : on commence par découvrir un petit jouet inutile et mal fichu, puis on se repait avec délice d'une petite friandise dont on reprendrait volontiers un autre morceau sitôt après l'avoir engloutie (ma comparaison n'est pas très heureuse, certes, mais doit être inspirée par la saison...). Les errements de la première partie trouvent tout leur sens lors d'un final délirant et terriblement ludique, où s'enchaînent les gags et les idées cocasses dans une ambiance déjantée et un rythme fou. Les acteurs, qui campent tous des personnages sympathiques ou marrants, ont l'air de réellement s'éclater, on apprécie tout particulièrement la bonne bouille de celui qui joue le metteur en scène, Takayuki Hamatsu, ici appelé à dépasser sa fonction. Le film se termine en fanfare et nous offre un spectacle amusant et franchement réjouissant, un bel hommage à l'aventure collective qu'est le tournage d'un film, au plaisir de faire du cinéma. On sort de là avec l'envie vivace de réunir quelques potes, une caméra, deux ou trois gadgets (un rien suffit), et d'aller tourner un film ensemble, pour s'amuser.
Le film dégage en effet une vraie sincérité, un enthousiasme communicatif, une espèce de folie contagieuse, à la seule condition de survivre à son premier plan. Son idée, car il y en a évidemment une, est aussi simple que géniale. Nous assistons donc, pendant les 40 premières minutes, au plan-séquence de la mort promis. Nous voyons une petite équipe d'amateurs essayer de tourner un film de zombies en un seul plan dans un vieil entrepôt abandonné. La situation dégénère progressivement, la peur, désormais bien réelle chez les acteurs et les techniciens, s'installe. Les couacs se multiplient, cela passe d'un moment de flottement bizarre à un goof énorme, et on ne sait pas trop si c'est du lard ou du cochon. De véritables zombies débarquent et provoquent quelques effusions gores comiques, tout part sacrément en vrille. Et malgré toute l'agitation à l'écran, on trouve le temps un peu long et le plan-séquence assez lourdingue. Ainsi, le film paraît d'abord laborieux et ressemble à une parodie de found footage plutôt confuse, on a l'impression de regarder une série B certes peut-être faite avec cœur mais vraiment brouillonne. Et puis tout s'explique !
Le film se termine, avant de recommencer de plus bel. Constitué de trois parties, le moyen métrage éponyme, sa préparation difficile et son tournage abracadabrant, One Cut of the Dead s'apprécie comme une sorte de kinder surprise à l'envers : on commence par découvrir un petit jouet inutile et mal fichu, puis on se repait avec délice d'une petite friandise dont on reprendrait volontiers un autre morceau sitôt après l'avoir engloutie (ma comparaison n'est pas très heureuse, certes, mais doit être inspirée par la saison...). Les errements de la première partie trouvent tout leur sens lors d'un final délirant et terriblement ludique, où s'enchaînent les gags et les idées cocasses dans une ambiance déjantée et un rythme fou. Les acteurs, qui campent tous des personnages sympathiques ou marrants, ont l'air de réellement s'éclater, on apprécie tout particulièrement la bonne bouille de celui qui joue le metteur en scène, Takayuki Hamatsu, ici appelé à dépasser sa fonction. Le film se termine en fanfare et nous offre un spectacle amusant et franchement réjouissant, un bel hommage à l'aventure collective qu'est le tournage d'un film, au plaisir de faire du cinéma. On sort de là avec l'envie vivace de réunir quelques potes, une caméra, deux ou trois gadgets (un rien suffit), et d'aller tourner un film ensemble, pour s'amuser.
Ne coupez pas ! (One Cut of the Dead) de Shin'ichirô Ueda avec Yuzuki Akiyama, Harumi Syuhama, Mao et Takayuki Hamatsu (2017)
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