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9 septembre 2015

Harry Brown

Michael Caine EST Harry Brown, un marine à la retraite qui vit dans un immeuble hideux au beau milieu d'un quartier hyper chaud d'une banlieue toute pourrie de Londres. Il perd successivement sa vieille femme malade d'un cancer et son meilleur ami, un petit vieux sympa et sans défense froidement abattu par une bande de jeunes délinquants dans l'un des tunnels lugubres du tierquar. Tout est vieux, pourri et mort là où habite Sir Michael Caine. Celui-ci n'a alors plus rien à perdre et, déterminé comme jamais et animé par une rage profonde, il décide de venger la mort de son meilleur ami en "nettoyant" la cité à grands coups de flingue. Harry Brown devient un vigilante du troisième âge à l'efficacité redoutable, au service d'une société aux abois qui n'en demandait pas tant.




Comme vous pouvez vous en douter, le film est politiquement et moralement ultra douteux. Plus ou moins aidé par les flics, qui ont de toute façon strictement la même manière que lui de régler les problèmes, Michael Caine liquide donc toute la jeunesse délinquante de son quartier exsangue. A la fin du film, celui-ci peut enfin revivre dans le calme et la sérénité. Le soleil refait même son apparition ! On pourrait détester le film pour ces idées nauséabondes et ridicules. En interview, le réalisateur Daniel Barber, l'homme d'un seul film, et sa vedette Michael Caine, le genre de mec qu'on aurait tendance à respecter, se défendent pourtant d'avoir simplement voulu dépeindre avec réalisme la violence qui règne dans ces zones urbaines délaissées. Ça ne change rien aux impressions écœurantes que leur film véhicule...




J'ai tout de même regardé ce thriller bas du front en étant plutôt captivé pendant la majeure partie, mais au bout d'un moment, le film tourne un rond. Ça devient même un peu n'importe quoi sur la fin, lorsque Michael Caine, un flingue pointé sur l'une des pires racailles de son tierquar, déclare "Tu le vois celui-là ? J'ai mon couteau dans ma poche, j'ai ma bite dans mon slip, j'ai mon soufflant sur ton front : je vais te faire un troisième œil et un deuxième trou du cul" et que l'intéressé lui répond "Fais-toi plaisir. Ma femme a été assassinée, mon fils a été buté, ma propre sœur a dressé une meute de loups pour tuer ma propre mère. Rien ne va plus. Les jeux sont faits. Va z'y, bute-moi. Puis tringle-moi si le cœur t'en dit, tringle mon cadavre ! Comme on dit par chez nous : over my dead body !" J'ai eu la sensation que tout avait été dit cinq petites minutes auparavant, au moment où Michael Caine part se coucher après avoir fait chuter l'espérance de vie de toute la Grande-Bretagne, en crachant "Maintenant le tierquar est plus killtran".




Heureusement, le film jouit du charisme toujours intact de Michael Caine et d'une atmosphère oppressante et poisseuse qui fait froid dans le dos. C'est en effet pas tous les jours que l'on voit un grabataire faire des trous de 40cm de diamètre dans des corps humains, le sourire jusqu'aux oreilles. Y'a pas à dire, Michael Caine reste "the king of cool"... En revanche, si c'est ce truc-là "The best british film of the year" comme l'indique l'affiche ici choisie, alors le cinéma britannique est vraiment très malade...


Harry Brown de Daniel Barber avec Michael Caine, Emily Mortimer et David Bradley (2011)

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