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31 mai 2015

Chappie

On tient peut-être en Neill Blomkamp le plus bel abruti du cinéma moderne. Que ce soit dit. Et ce film est une nouvelle preuve de sa débilité absolue. Je n'ai même pas envie de dire qu'on a l'impression d'être face à l’œuvre d'un gamin de six ans. Parce que j'aime les enfants. On a simplement affaire à la dernière folie d'un gros crétin. "Abruti", "débile", "crétin". Je retombe dans mes travers de blogueur ciné avec ces insultes, je le sais et je n'en suis pas fier. Mais je m'en débarrasse dès le premier paragraphe pour que ça soit fait, parce qu'il faut forcément que ça sorte. Quand on a passé deux plombes devant Chappie, on en sort pas tout à fait relax.




Neill Blomkamp croit sans doute s'être trouvé une "patte", celle-là même que ses quelques fans sont toujours heureux de retrouver dans ses œuvres. Des films qui se passent systématiquement à Johannesburg, comme si cela suffisait à donner un aspect social et politique à la chose, toujours ponctués de faux extraits de journaux télévisés, remplis de créatures décalées, qu'elles soient robotiques ou extraterrestres, et accompagnés d'une musique intolérable (on atteint ici des sommets avec cette affreuse chanson de Die Antwoord au refrain d'une laideur infinie). Nous sommes ici étonnés de ne pas recroiser l'acteur fétiche du cinéaste, à savoir Sharlto Copley, avant de découvrir qu'il prête sa voix et son déhanché à Chappie, ce robot doté de conscience qui finit entre les mains d'une bande de délinquants arriérés souhaitant s'en servir pour réaliser un braquage...




Tous les tristes signes distinctifs du cinéma de Neill Blomkamp sont donc bien réunis dans ce pauvre film de science-fiction qui se déroule de nouveau dans un futur proche où la criminalité a explosé et où le fossé semble s'être creusé entre les puissants et les zonards (encore que, il s'agit là d'une simple déduction de ma part, Blomkamp étant plus intéressé par ses robots). A partir de cette mixture désormais familière, Blomkamp réussit son film le plus laid, visuellement. Les scènes d'action sont un calvaire, il faudrait interdire ces ralentis foireux où l'on voit des bonhommes faire des bonds en arrière idiots lors des fusillades et ces explosions jamais impressionnantes mais que l'on voit deux fois de suite sous différents angles. On se demande comment Blomkamp a pu passer pour un cinéaste à suivre avec District 9, lui qui n'a jamais progressé...




En termes de crétinerie, le scénario rivalise avec celui d'Elysium. Chappie a même cela d'étonnant qu'il parvient à aller crescendo dans la bêtise, et c'est une performance qui mérite d'être saluée tant le film part sur des bases dans un état de putréfaction très avancé. Il y a encore beaucoup de choses que l'on ne comprend pas et on abandonne très vite l'idée de leur trouver du sens. Après avoir récupéré par la force un robot qu'ils souhaitent transformer en un braqueur d'élite, la petite bande de délinquants ne trouve rien de mieux à faire, pour endurcir ledit robot (à savoir Chappie), de le balancer dans un sale quartier, au milieu de jeunes très remontés qui, voyant en lui un représentant de l'ordre, décident d'un commun accord de lui ruiner la tronche, en l'aspergeant de cocktails molotovs. Heureusement, Chappie a beau être super intelligent, il n'est pas vraiment rancunier et, une fois qu'il a pris cette rouste qui aurait même pu le mettre hors service, il revient sagement dans la planque de sa bande de cons. Pourquoi ? L'intérieur du cerveau de Blomkamp doit être un sacré merdier...




Les personnages, qu'ils soient faits de chair ou d'acier, sont tous plus minables les uns que les autres. Hugh Jackman va bientôt fêter ses 47 ans. Chaque année, il ajoute consciencieusement 3 ou 4 titres à sa filmographie déjà assez conséquente. Eh bien sachez que c'est dans Chappie qu'il trouve le pire rôle de sa vie. Ça n'est donc pas rien, car l'homme a tout de même été le Van Helsing de Stephen Sommers et le "drover" de Baz Luhrmann. Il faut le voir avec son mulet, ses chemises à manches courtes et ses bermudas affreux, interpréter une espèce de gros bourrin qui n'a qu'une obsession : se servir de son nouveau robot. Il est d'un ridicule... Il passe tout le film à demander régulièrement à sa boss, campée par la pâle Sigourney Weaver dont le personnage se réduit à l'autorité que dégage naturellement l'actrice, s'il peut se servir de son joujou. Et bien sûr, cela finit par arriver, Blomkamp étant à peu près sur la même longueur d'ondes que son perso. Quelle tristesse... Du haut de son expérience, Weaver devrait aussi être en mesure de se rendre compte qu'elle tourne pour un nullard qui pourrait faire beaucoup de mal à cette saga ayant fait d'elle un emblème du cinéma de science-fiction. Quant à Chappie himself, il ferait passer Johnny 5, cet amusant robot de films pour enfants des années 80, pour une figure inoubliable et particulièrement marquante du 7ème Art.




Avec Chappie, Neill Blomkamp échoue totalement à nous faire réfléchir à la problématique de l'intelligence artificielle mais réussit haut la main à nous interroger sur ses propres capacités cognitives. Nous sommes désormais à jour sur son cas et, croyez-moi, nous n'avons pas envie que le prochain article qui lui soit consacré épingle ce qui pourrait tout à fait être le plus triste épisode d'une saga déjà flinguée à bout portant par son initiateur, Ridley Scott. Dire que le web s'est enflammé en apprenant que Neill Blompkamp allait faire un nouvel Alien... Ce mec-là est capable de nous faire revoir Prometheus à la hausse.


Chappie de Neill Blomkamp avec Sharlto Copley (dans le rôle de Chappie), Hugh Jackman, Sigourney Weaver et Dev Patel (2015)

17 commentaires:

  1. Tu me décourages de le mater !

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  2. Chapi Chapo bas31 mai, 2015 15:44

    Vu il y a quelques jours ; enfin "vu" on se comprend, les 20 premières minutes, 5 au milieu, et la scène de fin... Immonde.
    Il va faire un alien ce tocard ?

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  3. Si j'avais poursuivi la lecture de ce texte, j'aurais peut-être découvert un argumentaire développé et cohérent. Cependant, la présence d'insultes toutes les deux lignes décrédibilise conséquemment ce pamphlet, dommage que cet aperçu ne me donne pas envie de revenir sur ce site, découvert à l'instant.
    Sinon, j'aime ces critiques et avis qui fleurissent dès que les films sont disponibles en téléchargement illégal.

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  4. T'es passé complètement à côté du film mec.
    Ca ne parle pas de l'intelligence artificielle mais de la conscience de notre finitude et de comment on essaie de faire face à ça.
    Les scènes d'action sont très réussies et non édulcorées.La galerie de personnages secondaires est géniales ( surtout le groupe die antwood et leur second degrès) et le film est plein d'autodérision.
    Si Chappie revient vers eux après que le "père" l'ai expédié dans le ghetto, c'est juste car il les considère comme ses parents et qu'il ne connait pas encore le sentiment de rancune vu qu'il n'en ai qu'à un stade peu avancé de son développement cognitif...
    De loin le meilleur film de Blomkamp...

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  5. Si Blomkamp souhaitait vraiment nous faire réfléchir sur notre finitude à travers un film de science-fiction impliquant des robots, c'est un drôle d'échec, et en se plaçant dans la lignée de "Blade Runner" pour faire ce qu'il fait, il achève de s'enterrer.

    Les personnages, secondaires ou principaux, sont selon moi (et selon mon acolyte) l'un des pires défauts du film. Ils sont tous relativement débiles et surtout insupportables. Quand Blomkamp semble espérer nous bouleverser avec un robot agissant pendant d'interminables minutes comme un nourrisson (l'un des pires moments de cinéma de ma vie), et quand il centre toute la conclusion de son film sur la résurrection de la "maman", personnage horripilant et inexistant à la fois, il me laisse pantois.

    Quant à l'autodérision de l'ensemble... Ras-le-bol, en ce qui me concerne, de cette autodérision qui est la règle partout dans les films de ce genre, et qui n'a rien de comique, mais tout d'exaspérant. Ne pas se prendre au sérieux, quand on réellement brillant, fin et drôle, c'est très fort. Ne pas se prendre au sérieux quand on a rien à raconter et qu'en prime on le raconte extrêmement mal (les effets signature de Blomkamp sont désespérants de platitude), ça finit par ajouter du dérisoire au dérisoire...

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  6. On n'a vraiment pas du tout le même ressenti les gars...


    C'est complètement décalé, l'atmosphère est géniale et inédite (l'univers zef de Die Antwoord, les décors style Davie Choe), c'est drôle ( la scène WTF où ils lui apprennent à braquer est énorme ) et le côté psy de l'histoire est largement plus fin que ce que vous en dites.


    Blomkamp est remonté dans mon estime après son pitoyable Elysium.


    Et à voir juste pour la prestation de Ninja et Yo-lande de Die Antwoord, personnages secondaires les plus barrés qu'on ait pu voir depuis des années...

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  7. J'ai eu personnellement envie de les enfumer, tous les deux.
    Et je ne souhaitais qu'une chose pour Chappie, le voir plonger dans une piscine d'acide.
    Pourtant je suis non-violent, et je pense que Blomkamp souhaiter éveiller d'autres sentiments chez moi.

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  8. Non, en plus il va te donner envie de te mettre au lancé de shurikens et de t'acheter des pulls avec des dauphins dessus ( à moins que tu ai conservé ceux de tes années collège).

    Écoute moi : il est indispensable !!!

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  9. Moi je l'ai adoré pour son autodérision, sa folie, et die antwoord. Et je suis ravie de voir une critique négative, malheureusement les insultes sont tellement...tristes venant de vous

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  10. Hamsterjovial31 mai, 2015 21:56

    C'est humainement tout à fait possible : pour ma part, après le premier long métrage de Neill Blomkamp, j'ai dit un strict « Nein ! » à la suite de sa filmographie.

    Mais bon, peut-être crois-je être humain et suis-je en réalité un robot (air connu).

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  11. Chappieron Rouge01 juin, 2015 05:43

    T'aurais certainement ressenti autre chose en le regardant au cinéma plutôt qu'après l'avoir téléchargé illégalement... Pour être plus crédible, ne poste pas tes "critiques" après avoir commis un délit... Merci à Neil Blomkamp pour ce chef d'oeuvre !! On attend Alien avec impatience et pourquoi pas un Chappie 2...

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  12. Hamsterjovial01 juin, 2015 07:34

    Oh le tout petit esprit rabougri que voilà, qui soit reprend servilement l'argument pourtant déjà très court de 'Hide', ci-dessus, soit —s'il s'agit du même commentateur sous des pseudos différents — verse dans un radotage quasi alzheimerien !

    On pense ce qu'on veut du téléchargement « pirate », mais ce genre de commentaire donne envie d'être radicalement pour.

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  13. Tente-le, le pesto rattrapera tout ça... :)

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  14. Un mauvais film, qu'on le voit au cinéma ou non...

    Ceci dit si pour toi Chappie est un chef d'oeuvre, tu dois voir beaucoup de chefs d'oeuvre durant l'année non ?

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  15. J'ai eu le malheur de voir ce film ... jusqu'au bout. Entièrement d'accord avec l'analyse qui en est faite, c'est une daube, philosophie de fond de tiroirs , aucune finesse et franchement creux.pour ceux qui ne l'ont jamais vu, regardez plutôt A.I. du grand Spielberg (qui a aussi fait quelques daubes, mais on reste à des années lumières de ce "truc")

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  16. Mouais... A mon avis la seule autre chose qu'on peut ressentir après avoir du payer pour voir ça, c'est une vague douleur dans le fondement.

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  17. Ysalis Ysalis24 juin, 2015 17:43

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