Terreur sur la ligne (When a Stranger Calls, en vo), le dernier immondice signé Simon West, est le remake d'un film du même nom datant de 1979 signé Fred Walton, l'un des frères Walton. J'ai vu l'original quand j'étais petit et j'en garde un très bon souvenir. Sa seule séquence d'ouverture, redoutable d'efficacité, lui a permis d'accéder au rang de petit film culte. Une baby-sitter (Carol Kane), gardant toute seule deux enfants dans une grande maison de banlieue, est harcelée au téléphone par un monsieur qui lui demande sans arrêt, sur un ton monocorde et particulièrement flippant, "Êtes-vous allée voir les enfants ?". Inquiète, la jeune fille contacte la police et fait localiser l'appel. On lui signale alors que les coups de fil sont donnés depuis l'intérieur même de la maison ! Le tueur a le temps de liquider les deux gosses avant de prendre la fuite. Ainsi s'achevaient les vingt premières minutes particulièrement tendues et réellement terrifiantes de ce thriller horrifique qui s'appliquait à mettre en image une légende urbaine bien connue outre-Atlantique.
Le visage de Carol Kane vous dira sans doute quelque chose. L'actrice a joué dans quelques chouettes films dans les années 70 : The Last Detail, Une Après-midi de chien, Ce plaisir qu'on dit charnel et Annie Hall.
La suite du film n'était hélas pas tout à fait du même niveau. On y voit le tueur sortir de l'asile psychiatrique et se mettre à la recherche de l'ancienne baby-sitter, en épluchant l'annuaire des télécoms. Lors de la toute dernière partie du film, il la retrouve enfin et le réalisateur nous offre à nouveau une séquence d'angoisse assez réussie. Tout cela fut donc suffisant pour que l’œuvre s'installe modestement au panthéon des amateurs d'épouvante et influence assez clairement toute une catégorie de films d'horreur (les slashers), un peu de la même façon que Black Christmas (bien que le film de Bob Clark, réalisé cinq ans plus tôt, soit infiniment plus réussi et d'une bien plus grande importance pour le genre). Il est en effet évident qu'un type comme Kevin Williamson s'est largement inspiré de quelques situations de ces films pour écrire le scénario de Scream. L'idée de l'appel téléphonique localisé à l'intérieur même de la maison, et tout le suspense qui va avec, a en effet fait son chemin. Sorti en 2005, le remake de Terreur sur la Ligne est quant à lui une preuve de l'essoufflement irréversible de l'importante vague de slashers générée par le succès du film de Wes Craven. Revenons à présent sur son triste cas.
Camilla Belle porte plutôt bien son nom de famille. Heureusement qu'elle ne s'appelle pas Camilla Bonnactrice.
Parlons à présent des subtils changements apportés par ce remake. La maison de banlieue glauque et banale est ici remplacée par un immense chalet en montagne, situé au bord d'un lac, à l'architecture très moderne et protégé par un système d'alarme très complexe mais qui, bien sûr, s'avérera totalement inutile. Cette modification a le seul avantage de rendre l'histoire encore moins crédible. Ensuite, l'actrice de 1979 au physique qui ferait même débander un ours blanc gay est substituée par une Camilla Belle qui ferait amèrement regretter sa condition à un castrat ! Hélas, Simon West n'est pas que la moitié d'un con et il choisit de ne pas exploiter cet atout. Il n'aura jamais le bon sens de cadrer convenablement sa brunette au corps d'athlète et au regard libidineux. Il préfère ajouter à son film une sous-intrigue niaise dont on se contre-fout éperdument et qui nous apprend seulement que notre héroïne a de terribles problèmes sentimentaux, du type que seule une collégienne perturbée peut avoir. De plus, les vêtements de l'actrice sont apparemment si épais qu'une fois mouillés, rien de plus ne nous sera dévoilé sur sa pourtant très sympathique anatomie. L'unique intérêt du film s'envole donc, et nous restons sur notre faim !
A t-elle dans la lignée de son regard légèrement strabique un monstrueux gland tuméfié pour tirer une telle tronche ?
Il faudrait vraiment se lever très tôt le matin pour trouver des qualités à ce film de Simon West, ridicule du début à la fin et qui provoquera une sensation de "déjà-vu" énorme à quiconque a subi un slasher où le méchant sait se servir d'un téléphone. Terreur sur la ligne version 2005, dont je serai sans doute le seul à parler en 2012, est donc un nouveau remake inutile et méprisable. Un film si triste et fade qu'on ne peut même pas s'en moquer et rigoler en le prenant au second degré. Un modèle de pseudo film d'horreur minable, suffisamment débile et soft (les amateurs de gore seront déçus, on ne voit pas la moindre goutte de sang, ni le moindre meurtre !) pour que les ados américains puissent le regarder tranquillement tout en se goinfrant de pop-corn, profitant de l'occasion pour gagner ces quelques kilos qui les enfonceront davantage dans leurs sièges et rendront leur obésité encore plus morbide. Si perdre mon temps à voir ce film et dire tout le mal que j'en pense vous a permis de ne pas perdre le votre, c'est déjà ça. En revanche, donnez donc une chance à l'introduction terrible de l'original, bien plus aimable !
Terreur sur la ligne de Fred Walton avec Carol Kane (1979)
Terreur sur la ligne de Simon West avec Camilla Belle (2005)
La dernière légende est affreuse, ça me plait !
RépondreSupprimerSimon West n'a réalisé que des grosses bouses, excepté Les Ailes de l'Enfer, son "jefe de obra" !
RépondreSupprimerEt ça fait froid dans le dos... :(
SupprimerC'est vrai qu'elle est sympathique cette Camilla.
RépondreSupprimerRoland Emmerich n'exploite pas non plus son potentiel dans 10000 BC.
C'est vrai. Roland Emmerich est un sacré guignol lui aussi !
SupprimerLa maison du film était peut-être en vente à l'époque. C'était peut-être celle de West ou des producteurs. Ils ont juste trouver le moyen de faire de la promo en casant une belle brune qui fait une visite guidée des lieux pour les acheteurs potentiels. Attention l'actrice n'est pas vendue avec, le harceleur téléphonique non plus.
RépondreSupprimerAhah, pas bête du tout ! Ça explique pas mal de choses...
SupprimerLa collection de faïences de l'avant-dernière image devait être à vendre aussi !
Tu veux pas me spoiler le film encore un peu plus ? Elle crève la meuf à la fin ? Et y'a des gosses dans ce remake ? ils meurent, eux ? Et le tueur, il meurt ? Je suis PRO peine de muerte !
RépondreSupprimerJe m'en souviens trop pas, Mike, désolé... Je l'ai vu y'a 6 ans et cette critique est la reprise de quelques lignes postées sur un forum que nous fréquentions à l'époque, toi et moi, avant que t'ailles en taule...
SupprimerLa meuf s'en tire bien, ça c'est sûr ; et le tueur doit clamser.
Le reste... je sais plus !
Putain chuis deg ! Dead deg !
SupprimerJ'égrénais les commentaires de cet article en espérant que Jaspert nous déniche au fond de son Hard Drive quelques photos mettant à mal la réputation de cette Belle... Las !
RépondreSupprimerNon, désolé !
SupprimerPar contre, je viens de tomber sur des photos de Scarlett Johansson avec son nouveau tatouage et c'est si ridicule que je fais croquer :
http://img249.imagevenue.com/img.php?image=235537391_Scarlett_Johansson_gets_a_tattoo_in_Paris_01_122_487lo.jpg
http://img284.imagevenue.com/img.php?image=235542992_Scarlett_Johansson_gets_a_tattoo_in_Paris_02_122_537lo.jpg
http://img226.imagevenue.com/img.php?image=235549616_Scarlett_Johansson_gets_a_tattoo_in_Paris_03_122_225lo.jpg
o_O
Quel gros freak... Que cette chose puisse encore avoir des fans tarés constitue pour moi une énigme sordide.
SupprimerWhat a freak indeed she is !
SupprimerTrop trop trop laid en plus.
SupprimerTous les tatouages du monde sont moches, mais celui-là est en plus ultra con et prétentieux.
SupprimerQuand la plastique de ScarJo se sera toute cassée la gueule dans quinze ans, sous le poids des années et des cures de désintox, on sera effectivement "lucky" de pouvoir ne serait-ce qu'entr'apercevoir ce tattoo car il faudra putain de batailler sous ses amas de peau et ses oedèmes graisseux pour le dénicher ! Ça sera un peu comme une chasse au trésor, si le grand Marius Trésor m'autorise à utiliser son nom s'agissant de cet immondice.
Bien vu ! :D
Supprimertous moches à part quelques cas isolés au dessus des fesses!!!....
Supprimerun slasher c'est pas quand le tueur est masqué?
RépondreSupprimerCela arrive souvent oui, mais pas il ne doit pas obligatoirement l'être pour que le film puisse être considéré comme un "slasher". :)
Supprimertu sais toujours comment parler des jolis actrices lol
RépondreSupprimerJ'ai vu Terreur Sur La Ligne 1979 aujourd'hui. J'ai commis l'erreur d'acheter le DVD suite à un conseil que j'avais vu sur un forum. Quel gros navet ! C'était le genre de film qu'on pouvait voir sur RTL à l'époque, dire qu'on était content avec ça. Incroyablement mauvais. Une image et un son dégueulasses. Enfin, un immense navet quoi ! Ce que tu dis du remake de 2005 ne me donne vraiment pas l'envie de le voir, ah ça non !
RépondreSupprimerMoi j’ai vu Terreur sur la ligne (1979) quand j’étais sans doute un peu moins petit que vous mais mon âme d’enfant attardé me l’avait fait apprécier exactement comme vous le dites. Donc vous m’avez encouragé à le revoir et je l’ai revu. La longue première partie et la seconde restent flippantes, quoique dans la deuxième je trouve invraisemblable que Carol Kane ne cille pas une seconde avant de partir pour une soirée avec son mari en laissant la garde des enfants à une baby sitter. La partie centrale, elle, reste toujours aussi mal foutue, trop longue et trop rapide (il fallait le faire), plutôt ennuyeuse, pleine d’invraisemblances. Elle souffre aussi du manque d’intensité de l’acteur qui interprète le rôle du détective privé. Cependant elle a quelque chose de remarquable et d’assez inattendu dans le contexte d’un infanticide : le tueur est émouvant et je pense qu’il est volontairement filmé comme tel. Le choix d’un acteur au visage plus triste qu’effrayant va d’emblée dans ce sens. Ensuite, la séquence où, nu dans les lavabos du refuge pour SDF, il se regarde dans la glace et « se cherche » dans son reflet, puis tombe à genoux en pleurs, le désigne clairement comme un schizophrène. Et insidieusement la situation a tendance à s’inverser : le détective privé est explicitement un tueur, et ce tueur est à la poursuite d’un malade, d’un vrai malade, de quelqu’un que la société ne destine plus à la mort (encore moins à l’aide d’un tournevis !). Lorsque le fou échappe enfin à son poursuivant, la caméra opère un travelling arrière pour le fondre dans une espèce de terrible obscurité, de néant, ou peu à peu disparaît son visage. Et lui-même l’exprime : « Je n’existe pas, je ne suis jamais né ».
RépondreSupprimerJe ne dis pas tout ça pour minimiser l’horreur de l’infanticide. Je voudrais simplement que le détective privé soit arrêté et condamné pour entrave à la justice et homicide volontaire (et pour manque de charisme aussi, d’ailleurs)…
Je serais évidemment curieux d’avoir votre avis sur une revoyure du film. Il est disponible en VO non sous-titrée sur Internet, http://www.youtube.com/watch?v=CIgx8CA5mn8