Paul est une horreur de film. Pourtant c'est un prénom qu'on apprécie... D'ailleurs, parmi les mille reproches qu'on peut adresser au réalisateur Greg Mottola, il y a celui d'essayer d'entacher ce patronyme, d'essayer seulement : personne ne pense à ce film en entendant le prénom, personne n'y pense tout court en fait. Il fait partie de ces films qu'on voit dans le train. C'est le portrait de deux gros geeks fanas de tout ce dont les geeks sont fans (Star Wars, Star Trek, X-Files, Roswell, Au-delà du réel, les ordinateurs et les t-shirts avec un smiley au milieu). Le film est donc bourré à craquer de références de geeks, principalement des références à la première trilogie Star Wars, à X-Files, à Battlestar Gallactica, à Scott Pilgrim, à Total Recall, à Alien, à Titanic ou à Shaun of the dead, le navet où l'on retrouvait justement les deux mêmes acteurs pégueux : Simon Pegg et Nick Frost. Cette dernière auto-référence est particulièrement géniale puisqu'elle passe par un gros plan sur un chien qui lève la tête au début du film, écho à la dispute des deux mêmes trépanés de Shaun of the dead qui débattaient de la capacité des canidés à regarder en l'air. Quand devant Paul on reconnaît ne serait-ce qu'un clin d’œil parmi ces milliers de références, on est content de soi une nano-seconde et puis aussitôt on a honte à en mourir, pas seulement parce qu'il s'agit souvent de références de merde mais parce qu'on se rend compte qu'on partage celles de Simon Pegg et de son acolyte.
Après Big Band Theory, la série pourrie sur le phénomène geek, voici Paul, le film définitif sur ces dégénérés mentaux.
Après avoir assisté au Comic-Con (cette grand-messe de geeks amateurs de mangas et de comic books, événement que tout le monde connaît parce que c'est là qu'on annonce la sortie de tous les gros films idiots sur des super-héros et compagnie, soit 96% des sorties américaines contemporaines), les deux héros du film décident de se payer un road trip vacancier bien mérité et de faire un pèlerinage sur les lieux mythiques des amateurs d'ufologie. C'est en plein milieu de la Zone 51 qu'ils font la connaissance de Paul, un extra-terrestre comme on se les imagine tous, doté d'une énorme tronche, d'yeux de poiscaille et d'une mini-teub. Paul est doublé dans la version originale par Seth Rogen et ça tombe plutôt bien puisque l'acteur correspond parfaitement à la description du petit alien. Dans la version française c'est Philippe Manœuvre qui s'y colle, la petite encyclopédie merdique du rock, l'homme qui connaît tout dans son domaine, mais auquel on ne fait pas pour autant confiance. Philippe Manœuvre est un peu comme Manu Katché, un autre juré de La Nouvelle Star : on pourra nous prouver et nous assurer qu'ils sont bons dans leur domaine, l'un dans l'édition de tous les dicos du rock, l'autre aux percus, on ne voudra jamais le vérifier. Quand on s'apprête à écouter un fameux disque de jazz, un bon Garbarek par exemple, et qu'on découvre que la batterie est assurée par Katché, on voit rouge et on n'appuie jamais sur "play". Pourtant le disque est sacrément bon et le bonhomme fait son taff, mais Manu Katché a participé, lui qui se trimballe la pire réputation de la Terre depuis sa série de caméos camés sur M6. Katché s'est dit qu'il avait un CV en or massif, qu'il était tranquille, qu'il avançait à couvert vu son passif et que par conséquent il pouvait aller se faire plaisir sur M6 face aux deux obus d'Efira, mais c'était ignorer que beaucoup de gens allaient le découvrir là, et s'il était légitime auprès d'un public averti composé exclusivement de fins connaisseurs du jazz, pour le reste du monde il serait désormais le gros connard assis à côté du pachyderme humain à l'accent bavarois nommé Marianne James. Pour revenir quand même au film de Pegg et Frost après ce qui restera comme la plus longue parenthèse du monde, Paul, le petit E.T., se trouve être un geek lui aussi vu qu'il partage les mêmes référents que les deux débiles humains qui le découvrent, et comme ses deux nouveaux meilleurs potes, il n'est absolument pas drôle.
A gros freak, freak et demi ! Le personnage et son doubleur partagent la particularité de posséder un énorme melon posé sur un corps rachitique hideux. Lequel est un alien ?
Retour sur la genèse de ce petit chef-d’œuvre. Simon Pegg a eu l'idée d'un film dans le désert avec un alien sur le tournage de Shaun of the dead. Il déclare alors : "Voilà notre prochain film : un road-movie avec un extraterrestre." Et cette phrase a suffisamment marqué l'entourage du comédien pour avoir été gravée dans le marbre au point qu'on peut tomber dessus assez facilement aujourd'hui en traînant peinard sur wikipédia, lors d'une session wiki sans arrière-pensée, à des millions de kilomètres d'imaginer pouvoir lire une saloperie pareille. Simon Pegg et son pote Nick Frost ont alors parcouru tout l'ouest américain en camping-car à la recherche de "matière" (sic) pour écrire le film : "Puis on s'est assis l'un en face de l'autre et on s'y est mis, une ligne après l'autre." Voilà comment les deux petits enfants prodiges d'Hollywood ont créé l’œuvre dont il est question ici, qui est signée Greg Motorola mais qui est le pur bébé de Simon Pegg et Nick Frost. On a parlé de Simon Pegg, principalement en utilisant l'adjectif "pégueux", qui suffit à donner une bonne idée du personnage, mais on n'a encore rien dit de Nick Frost. Que dire ?... Pour vous donner une idée Nick Frost c'est le petit marrant qui fait passer Simon Pegg pour un boloss en soirée. C'est le type qui s'est fait une raison très tôt, plus tôt que beaucoup d'autres, et c'est ce qui lui a permis de passer pour cool et d'ainsi bâtir ce qui reste une belle filmo, dont Paul est un chaînon important. Aux yeux de beaucoup de gens, Frost, comme Pegg, a réussi sa vie et sa carrière vu qu'il a amassé plusieurs millions de dollars, disons beaucoup d'argent, assurant la survie de sa famille sur plusieurs générations et glanant le petit plus qui permet de vivre à l'aise, avec grosses bagnoles et compagnie. Nous ne partageons pas cette conception des choses et comme dirait Bertrand Cantat, que nous citerons à défaut d'imiter son choix de vie : "On fait ptet partie de la même planète, mais pas du même monde".
Paul de Greg Mottola avec Simon Pegg, Nick Frost, Kristen Wiig et Jason Bateman (2011)
Je suis un tout petit pachyderme de sexe féminiiiiin...
RépondreSupprimerJ'en ai groooos sur le coeur !
Raaaaaaas la trompeuh !
Raaaaaaaaaas la trompeuh !
Celui qui a froid il s'approche du feu...
mais moi ma cheminée elle fonctionne plus !
Y avait un arbre au milieu de la forêt...
mais je ne l'ai pas vu !
Raaaaaaaaas la trompeuh,
Raaaaaaaaaaaaaaaaas la trompeuh !!!
Jolie chanson. C'est de toi ?
SupprimerShaun of the Dead y avait encore deux trois gags. Le film d apres sur des flics a la campagne il avait deja de gros cotes CHTIS. Une belle merde quoi. Celui la fallait vraiment avoir une foi de dingue ou etre un gros fan des cascades en empeguement de James Dean - l emplatre et non pas l enculeur - pour foncer dedans sans se poser de questions.
RépondreSupprimerVu dans le train !
Supprimerexcellent
RépondreSupprimerJe l'ai maté. C'est une vraie merde mais je l'ai maté sans sourciller. Comme d'hab avec les films des Shauneur of the dead. Que j'ai tous vus, maintenant. La con de moi !
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