Dans un futur indéterminé, la végétation sur Terre a fini par totalement disparaître. À bord d'un immense vaisseau spatial en orbite autour de Saturne, une équipe constituée de quatre chercheurs a pour mission de maintenir en vie les derniers spécimens végétaux existant, en vue d'une éventuelle réimplantation sur Terre. A l'aide de trois aimables robots, le botaniste Freeman Lowell (Bruce Dern) s'occupe avec passion de l'entretien de serres géantes en forme de dômes. Ses collègues doutent quant à eux de l'utilité de leur mission et n'attendent qu'une seule chose : rentrer à la maison, retourner sur Terre. Quand un message les informe que le projet de reforestation est abandonné et leur ordonne de détruire les serres pour que le vaisseau puisse servir à des opérations commerciales, Freeman Lowell s'oppose et met tout en œuvre pour sauver les dernières végétations existantes...
Ce film de science-fiction atypique du début des années 70 est le premier et l'un des seuls longs métrages réalisés par Douglas Trumbull, un très grand nom des effets spéciaux puisqu'il participa très activement à ceux de 2001 L'Odyssée de l'espace, Blade Runner et Rencontres du Troisième Type. Plus étonnant, Silent Running marque les modestes débuts du grand Michael Cimino, qui a ici co-écrit le scénario. Aujourd'hui, ce film au message encore plus d'actualité qu'à sa sortie se présente un peu comme une sorte d'ancêtre très écolo et psychédélique de Moon, le fort sympathique premier film de Duncan Jones. Impossible, en effet, de ne pas penser à Moon lorsque l'on voit ce personnage très isolé, interprété avec beaucoup d'énergie et une conviction indispensable par l'excellent Bruce Dern, condamné à une tache devenue totalement absurde dans un monde dévoré par le cynisme. Un même esprit se dégage de ces deux films qui brassent des thèmes similaires, sur un rythme assez nonchalant qui pourra en décontenancer certains. Un message pessimiste mais empreint d'humanisme et de développement durable finit dans les deux cas par l'emporter, en étant toujours accompagné d'une charge nécessaire contre un monde tant aveuglé par le profit qu'il en oublie l'essentiel.
Silent Running est visuellement très réussi malgré la petitesse du budget qui fut accordé à Doug Trumbull. Spécialiste en la matière, ce dernier a opté pour des effets spéciaux aussi simples qu'ingénieux, qui font que si son film a certes un petit peu vieilli (ne mentons pas), il s'en tire beaucoup mieux que d'autres, même parmi les œuvres de science-fiction plus récentes. Les petits robots qui accompagnent notre héros, à l'aspect rudimentaire mais au charme irrésistible, étaient par exemple joués par des hommes naturellement mal-formés, auxquels il manquait toute la partie inférieure du corps (comme le célèbre Johnny Eck, le fameux freak du film de Tod Browning), et qui étaient simplement cachés derrière d'adorables costumes. Ces "drones", comme ils sont appelés dans le film, sont à peine anthropomorphe et ressemblent plus à des sortes de palmipèdes, du fait de leurs démarches chancelantes et de leurs drôles de "pieds", qu'à des hommes, mais ils s'avèreront bien plus humains que les collègues antipathiques de Freeman Lowell. Grâce à leur allure maladroite et leur personnalité attachante, ces "drones" entrent directement au panthéon des plus cools robots du 7ème Art !
Je recommande donc aux plus curieux d'entre vous ce film de SF original qui plaira forcément aux amateurs du genre et dont le côté très écolo et hippie, renforcé par les chansons de Joan Baez (seule "présence" féminine du film en dehors de Dame Nature), s'attirera les faveurs des nostalgiques de Woodstock et des électeurs d’Éva Joly. Silent Running a aussi la très chic idée de nous quitter sur une dernière image aussi simple que magnifique qui finit de nous séduire et multiplie notre envie d'inciter à redécouvrir ce film et d'en dire du bien. Une conclusion assez poétique du plus bel effet, où l'on voit un petit être mécanique solitaire arroser avec un seau de plage une végétation menacée poussant bien loin de la Terre, sous des soleils artificiels, et condamnée à la dérive dans une serre préservée, à l'abri des hommes, mais voguant vers un avenir incertain...
Ce film de science-fiction atypique du début des années 70 est le premier et l'un des seuls longs métrages réalisés par Douglas Trumbull, un très grand nom des effets spéciaux puisqu'il participa très activement à ceux de 2001 L'Odyssée de l'espace, Blade Runner et Rencontres du Troisième Type. Plus étonnant, Silent Running marque les modestes débuts du grand Michael Cimino, qui a ici co-écrit le scénario. Aujourd'hui, ce film au message encore plus d'actualité qu'à sa sortie se présente un peu comme une sorte d'ancêtre très écolo et psychédélique de Moon, le fort sympathique premier film de Duncan Jones. Impossible, en effet, de ne pas penser à Moon lorsque l'on voit ce personnage très isolé, interprété avec beaucoup d'énergie et une conviction indispensable par l'excellent Bruce Dern, condamné à une tache devenue totalement absurde dans un monde dévoré par le cynisme. Un même esprit se dégage de ces deux films qui brassent des thèmes similaires, sur un rythme assez nonchalant qui pourra en décontenancer certains. Un message pessimiste mais empreint d'humanisme et de développement durable finit dans les deux cas par l'emporter, en étant toujours accompagné d'une charge nécessaire contre un monde tant aveuglé par le profit qu'il en oublie l'essentiel.
Silent Running est visuellement très réussi malgré la petitesse du budget qui fut accordé à Doug Trumbull. Spécialiste en la matière, ce dernier a opté pour des effets spéciaux aussi simples qu'ingénieux, qui font que si son film a certes un petit peu vieilli (ne mentons pas), il s'en tire beaucoup mieux que d'autres, même parmi les œuvres de science-fiction plus récentes. Les petits robots qui accompagnent notre héros, à l'aspect rudimentaire mais au charme irrésistible, étaient par exemple joués par des hommes naturellement mal-formés, auxquels il manquait toute la partie inférieure du corps (comme le célèbre Johnny Eck, le fameux freak du film de Tod Browning), et qui étaient simplement cachés derrière d'adorables costumes. Ces "drones", comme ils sont appelés dans le film, sont à peine anthropomorphe et ressemblent plus à des sortes de palmipèdes, du fait de leurs démarches chancelantes et de leurs drôles de "pieds", qu'à des hommes, mais ils s'avèreront bien plus humains que les collègues antipathiques de Freeman Lowell. Grâce à leur allure maladroite et leur personnalité attachante, ces "drones" entrent directement au panthéon des plus cools robots du 7ème Art !
Je recommande donc aux plus curieux d'entre vous ce film de SF original qui plaira forcément aux amateurs du genre et dont le côté très écolo et hippie, renforcé par les chansons de Joan Baez (seule "présence" féminine du film en dehors de Dame Nature), s'attirera les faveurs des nostalgiques de Woodstock et des électeurs d’Éva Joly. Silent Running a aussi la très chic idée de nous quitter sur une dernière image aussi simple que magnifique qui finit de nous séduire et multiplie notre envie d'inciter à redécouvrir ce film et d'en dire du bien. Une conclusion assez poétique du plus bel effet, où l'on voit un petit être mécanique solitaire arroser avec un seau de plage une végétation menacée poussant bien loin de la Terre, sous des soleils artificiels, et condamnée à la dérive dans une serre préservée, à l'abri des hommes, mais voguant vers un avenir incertain...
Silent Running de Douglas Trumbull avec Bruce Dern, Cliff Potts et Ron Rifkin (1972)
C'est aussi Wall-e à l'avance et en mille fois mieux j'imagine (pas dur tant Wall-e est une pure daube).
RépondreSupprimerOn peut aussi aimer les deux non!?
SupprimerJe l'avais découvert l'année dernière, quand je cherchais des films de SF réputés de façon un peu "underground". C'est vrai que dans le fond, le film est très beau, mais il est marqué par une certaine naïveté qui lui fait perdre en force narrative, mais c'est propre à de nombreux films de l'époque, hors SF.
RépondreSupprimerMerci du conseil, même si j'étais de toute façon curieux de voir ce film depuis longtemps. J'imagine qu'il doit "dialoguer" avec ses contemporains, 2001 et Solaris...
RépondreSupprimerJe souis plousse qué convincou ! Jé vo lé vouar !
RépondreSupprimer(et pourtant je voterai contre Duflot aux législatives)
J'adore l'idée des petits robots jardiniers !
RépondreSupprimerIl a l'air tout poétique comme film, ou en tout cet article en fait une très jolie éloge.