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21 octobre 2011

Stake Land

Stake Land est un film d'horreur signé Jim Mickle, un jeune cinéaste américain qui s'était déjà fait un peu remarquer en 2007 avec son premier long métrage, Mulberry Street, où nous suivions six personnes luttant pour survivre dans un New York en proie à un terrible virus transformant les gens en des sortes de rats assoiffés de sang. L'histoire de Stake Land se situe également dans un décor de fin du monde : nous suivons cette fois-ci un jeune ado orphelin et un routard à la peau dure, rares survivants d'un pays totalement ravagé dont la population s'est transformée en une horde de vampires/zombies. Nos deux personnages n'ont qu'un seul but, parvenir jusqu'au Canada, ce territoire dont la rumeur dit qu'il est encore épargné par l'épidémie et qu'ils ont rebaptisé "New Eden". Le duo est donc amené à traverser des paysages en ruines, des villes abandonnées, des grandes étendues désertiques, et nous sentons parfois poindre chez Jim Mickle l'envie de bercer dans le road-movie contemplatif, ce qui n'est pas vraiment déplaisant. Ces heures de bagnoles sont cependant entrecoupées par des scènes clairement horrifiques, celles où les vampires particulièrement dégueulasses et voraces pointent le bout de leurs nez. Mais ces bestioles, très proches du zombie, notamment dans leur aspect, ne seront pas leur pire obstacle puisque des fanatiques religieux complètement timbrés s'avèreront bien plus dangereux...



Avec son pitch quasiment identique, très linéaire, et son duo vedette, Stake Land fait inévitablement penser à The Road, en moins minimaliste, et plus axé sur l'horreur (même si, paradoxalement, Stake Land ne contient pas de scène aussi dégueue que celle dite "de la cave" du film de John Hillcoat). Je n'ai toutefois pas trouvé cette ressemblance très gênante. Non, ce qui m'a le plus embêté, c'est que Stake Land tombe dans l'un des travers typiques du film post-apocalyptique. Je veux ici parler de cette voix-off omniprésente, à travers laquelle le jeune héros nous dégueule des phrases toutes faites et souvent ridicules s'apitoyant sur l'état déplorable du monde, le tout accompagné par de timides notes de piano du plus triste effet. Nous pouvons ainsi l'entendre dire des choses comme : "Nous sommes tous des orphelins", "Nous recherchons tous quelque chose à quoi se raccrocher", "Parfois, l'espoir, c'est tout ce qu'il reste", "Je n'arrive plus à mater ma grosse tronche dans la glace", "Où ? Où ? Quand ? Et surtout, pourquoi ?"... Ces passages-là, toujours assez agaçants, ralentissent considérablement le récit, ce dont on se serait bien passé, tant le film est déjà un peu longuet et semble parfois patiner pour rien.



Malgré cela, Stake Land a des qualités qu'il n'est pas fréquent de retrouver dans un film de genre actuel et qu'il faut donc saluer. Stake Land a surtout l'avantage d'être un film d'horreur assez ambitieux, malgré un budget que l'on imagine famélique sans trop le deviner à l'écran. Jim Mickle ose inventer un enfer sur terre dont les plus vilaines créatures ne sont pas celles que l'on croit. Le cinéaste semble porter un regard très affuté et acerbe sur les dérives religieuses de son pays. Et, malgré ses petites longueurs, ses quelques passages répétitifs et inutiles, son film se regarde très aisément. Il est ainsi compréhensible que Stake Land soit porté aux nues par certains amateurs. Peut-être que si j'avais eu dix ans de moins, je l'aurais moi-même trouvé fameux. Il m'aurait en tout cas fait passer un meilleur moment.

Nota bene : j'ai mis bien du temps à voir ce film, alors que cela fait quelques semaines que je croise son titre sur l'internet. Il faut dire que j'avais toujours lu "Skate Land" et, n'étant pas fan de planches à roulettes, je m'en étais soigneusement tenu éloigné...


Stake Land de Jim Mickle avec Nick Damici, Connor Paolo et Michael Cerveris (2011)

12 commentaires:

  1. Un film d'horreur avec la voix-off de The tree of life, zarb ! :D

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  2. Pas faux ! Même si la voix-off de Tree of Life ce serait plutôt "Mum... Dad... What da' ??!" :D

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  3. Oui et autres "Lord ?... Mo Cusha..."

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  4. Vous êtes mignons à vous faire des private jokes en duo sur votre blog. On dirait que vous êtes tous les 2 coincés sous la même couette.

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  5. Joe "Zooombiez" G.21 octobre, 2011 12:18

    Stake Land moi ça me donne surtout envie de manger un bon rosbif !

    (et le pitch rappelle aussi à en crever les Resident Evil 3 et autres Zombieland et The Walking Dead).

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  6. Joe "Théma" G.21 octobre, 2011 12:22

    Et il vaut quoi, en fait, Mulberry St ? Ca se téma ?

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  7. Oui, y'a toute une vague de films/séries post-apocalyptiques de ce genre-là. L'approche de 2012, la crise, Sarko, les vampires à la mode... tout ceci doit expliquer un peu cela.
    Mais c'est quand même de The Road dont Stake Land est le plus proche selon moi.
    Et je n'ai pas vu Mulberry Street.

    Toi t'as toujours les crocs pour un gros steak juteux !

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  8. de skate park à stake land, il 'ny a qu'un pas c'est vrai

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  9. je vous trouve vraiment sévère...

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