Pages

6 juin 2011

Deux en un

Si je parle de ce film aujourd'hui c'est parce que j'ai passé quatre heures devant et je veux pas avoir paumé une nuit de ma vie pour rien. Et comme je considère qu'écrire sur ce blog c'est mon travail, rémunéré par la CAF, j'estime qu'un article c'est un accomplissement qui fait passer la pilule. Des Farelly j'ai adoré Dumb & Dumber, j'ai apprécié Fous d'Irène et j'ai maudit tout le reste. Je me les suis quasiment tous farcis, toujours dans l'espoir de tomber sur une pépite comme Dumb & Dumber (vu au moins 50 fois), mais même leur plus grand succès, Mary à tout prix, m'a plombé. Deux en un contribue à étayer ma théorie selon laquelle les frères Farelly ne font des films drôles qu'à la condition d'embaucher des acteurs comiques drôles. Or, exit les Ben Stiller, Owen Wilson, Matt Dillon et autres Jack Black : on a dit "drôles". Il n'y a qu'avec Jim Carrey et Eddie Murphy (mais ça c'est juste une hypothèse vu qu'ils n'ont jamais tourné avec l'acteur, au chômage technique depuis le début des années 90) que ces deux gros tocards peuvent nous faire marrer.


Imaginez ce que donneraient Jim Carrey et Will Ferrell à la place de ces deux-là. Pour le premier c'est pas dur vu que Matt Damon est justement coiffé comme l'était Jim Carrey dans Dumb & Dumber. D'ailleurs avec ses cheveux longs et pisseux et sa grimace terrible Greg Kinnear n'est pas sans rappeler Jeff Daniels dans le rôle d'Harry, old buddy old pal...

Deux en un vérifie bel et bien cette idée, puisque même si Matt Damon et Greg Kinnear, qui sont de bons acteurs, affichent une belle complicité dans ce film, ce dernier ne décolle jamais et manque cruellement de gags. Le peu de blagues à l'écran apparaissent comme autant de situations incontournables offertes par le pitch du film. Quid de Kinnear qui tire un coup à côté d'un Matt Damon impassible ayant bien du mal à se concentrer sur son bouquin, quid de cette scène où Kinnear monte dans le bus et se rend compte après que celui-ci a démarré que son frère siamois est resté québlo sur le marche-pied... Je pourrais bien en trouver une paire d'autres mais si j'ai du mal en m'en rappeler sans réfléchir ça prouve bien qu'elles ne m'ont pas marqué. Ce qui manque c'est des vannes improvisées, inattendues et sinon déjantées du moins plus osées. Et pour obtenir ça il faut des acteurs comiques dans l'âme, qui n'aiment rien tant que faire rire et qui ont ça dans le sang, comme un don des Dieux. On peut citer les inévitables Jim Carrey et Will Ferrell. On pourra nous répondre qu'un film comme Deux en un a d'autres qualités, voire d'autres ambitions, comme par exemple dépeindre une belle fraternité surmontant le handicap. On imagine qu'il y a derrière tout ça une touche d'autobiographie de la part d'un couple de cinéastes siamois qui partagent réellement le même corps. Mais qui va voir un tel film, aussi platement filmé, pour être ému ou pour se voir délivrer un message d'amitié déjà entendu ailleurs mille fois ? Non, on y va pour se marrer avant tout, et surtout pour ne jamais s'ennuyer. Or c'est leur sujet humaniste que les Farelly mettent à l'honneur, et ça passe au-dessus de la comédie, or ce choix est forcément regrettable, d'autant plus quand le film dure 2 heures. Une comédie réussie qui dure deux plombes c'est un défi rarement relevé.


Quand même...

Pour finir et pour contenter nos plus fidèles lecteurs, c'est-à-dire nos propres frères, quelques mots sur le phénomène Eva Mendes. J'avoue, j'ai un temps vociféré sur cette actrice dont le charme n'agissait pas sur moi et que j'associais inconsciemment à Rosario Dawson, à Jada Pinkett, à Michelle Rodriguez et à J-lo, bref à tous ces latinos en vogue condamnées au rôles de garçons manqués. J'ai récemment retourné ma veste sur le cas Mendes, et uniquement sur le sien. Quand je dis retourner ma veste je suis carrément à poil car j'ai aussi retroussé mon fut. C'est grâce à La Nuit nous appartient, Bad Lieutenant et The Other Guys, que j'ai revu l'actrice à la hausse. Voilà comment de bons choix de carrière peuvent révéler une beauté toute naturelle et pimpante. La meuf joue avec James Gray, Werner Herzog et Will Ferrell, rien que ça. Dans Deux en un, même si le film est tout à fait oubliable, elle rayonne néanmoins de mille feux dans un rôle périlleux de pute arriviste, dont elle a vite su se détacher.


Deux en un de Peter et Bobby Farrelly avec Matt Damon, Greg Kinnear et Eva Mendes (2004)

7 commentaires:

  1. Je partage mot pour testostérone ce sentiment retroussé concernant Eva "fais la passé à" Merendez. Une bonnasse qui sait choisir des rôles (et jouer).

    RépondreSupprimer
  2. Je l'ai vu au cinéma et je m'en souviens à peine, c'est dire si le film m'a marqué. Assez d'accord avec le côté humaniste beauf dont on se passerait bien!

    RépondreSupprimer
  3. 2 bons gags, et c'est tout!... Comme vous je me souviens surtout des apparitions d'Eva Mendes...

    RépondreSupprimer
  4. http://www.youtube.com/watch?v=Y9KyBdPeKHg

    RépondreSupprimer
  5. Heuuuuuuuuuu... vous avez quoi contre Mary à tout prix ?!

    RépondreSupprimer
  6. Mais oui Eva Mendès est une bombe!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bon ce film est une bouze (sans conteste) mais tout de même il a osé faire un article sur "Deux en un" sans parler de Cher dans son propre rôle auto-parodique ^^

      Supprimer