Ce film est un biopic par Ron Howard de John Forbes Nash Jr., un brillant mathématicien qui élabora en 1947 une théorie économique des jeux. Me demandez pas ce que ça veut dire j'en ai rien à foutre. En tout cas ce que je sais et que vous devez savoir aussi si vous avez déjà vu cette merde, c'est que le gouvernement Américain s'est approché de ce jeune prodige pour l'embaucher. Son job consistait alors à étudier les messages codés publiés chaque jour dans les journaux Russes et censés prédire une attaque nucléaire du sol Américain. Le jeune puceau gaga des maths y passa toutes ses journées, vite largué par sa petite copine, enfermé dans un cabanon vétuste, traqué par des agents spéciaux communistes, et considéré comme fou à force de n'être jamais cru par personne, sa mission étant top secrète au point que même ses patrons oublièrent son existence et le job pour lequel ils le payaient une bouchée de pain.
Ho là, on arrête tout. Tout ça c'est un leurre. Un faux-semblant. Un gros traquenard. En réalité ce film est bel et bien un biopic, mais pas du tout celui d'un mathématicien génial atteint de priapisme et complètement maboule. C'est un biopic de Russell Crowe. Un biopic de Russell Crowe l'acteur. Russell Crowe n'était pas mathématicien en 1947, et il n'a jamais été black-listé pendant la chasse aux sorcières, cette histoire-là ça reste celle de John Forbes Nash Jr., c'est un biopic déguisé derrière un autre. Ron Howard rêvait depuis toujours de rendre hommage à son acteur favori, et en pensant à lui il n'a pu écrire qu'une chose sur son bloc-note : "Un homme d'exception". Son biopic du comédien s'est donc arrêté au titre et il a ensuite engagé une ribambelle de scénaristes pas chers pour concocter un autre biopic chiant à mettre en scène, prétexte pour filmer sous toutes les coutures l'homme de ses rêves.
Et en effet quel homme que Russell Crowe. Rappelons que cet homme-là a tourné dans L'Échange de Taylor Hackford. On pense toujours Gladiator ou Master and Commander quand on dit Russell Crowe, et pourtant on devrait penser L’Échange. Dans ce film de seconde zone dont le dvd est sorti dans le commerce directement dézonné (il n'appartenait à aucune zone et n'était donc lisible sur aucun lecteur dvd au monde, combien de nigauds se sont fait tirer 30 euros comme ça... moi le premier !), Russell Crowe était aux prises avec les FARCs qui kidnappent chaque année de pauvres cons promettant de les libérer moyennant finance. Crowe interprétait donc un spécialiste des enlèvements et autres négociations, riche en testostérone et en matière grise, que Meg Ryan employait pour l'aider à délivrer son époux des griffes de ses ravisseurs. Après des journées passées à rôder autour de l'actrice en mal d'amour, son cell phone collé à la tempe par des températures tropicales d'outre-tombe, en porte-à-faux avec des terroristes illettrés et affamés, dans une villa de touriste tout confort, sans cesse aguiché par la "tête blonde" la plus effarouchée d'Hollywood, nul besoin de préciser que Russell Crowe craqua. Désireux de conclure à sa façon une scène de baiser passionné supposée précéder de peu le départ du héros en hélicoptère vers les forêts vierges où les brigands détenaient l'époux déjà cocu de Meg Ryan, Russell Crowe dévora les joues de l'actrice en chaleur et fit mine de n'avoir pas entendu les douze coups de "clap" et les dizaines de "coupez !" hurlés à plein poumons par un Taylor Hackford éreinté par six mois de tournage.
Le coït eut lieu sous les yeux mouillés de toute une équipe technique plus en nages que jamais. Photographes de plateau et touristes venus assister au tournage se disputèrent les meilleurs "spots" comme on dit, les meilleurs angles de vue, les plus répugnants. La presse s'empara aussitôt du scoop. Russell Crowe et Meg Ryan venaient de se défoncer l'un l'autre sous les spots suintants de Taylor Hackford dans une Colombie déjà enflammée par un soleil de plomb, sous le regard du monde entier. Dans la soirée Meg Ryan et Denis Quaid, jusqu'alors en lice pour battre le record du plus long mariage d'Hollywood (toujours détenu et sans cesse pulvérisé par Sean Connery et sa femme hideuse qui se refusent tous deux à crever d'année en année), explosaient le record du divorce le plus rapide et le plus onéreux de l'histoire de l'humanité (même Spielberg fut détrôné). Et Russell Crowe de tourner son dernier plan du film encore débrayé avant de foutre les voiles vers de nouveaux biopics et de nouvelles vieillardes à tringler sans se retourner. Il n'est pas réellement fortiche en calcul, mais il a réellement une grosse bite dans le crane. Voire même une grande bite à la place de chacune de ses guiboles étant donné que c'est clairement la queue qui guide ses pas. Un homme d'exception vous dis-je. Quant à moi je vous laisse méditer là-dessus et je fais comme dans l'armée, je me tire ailleurs. Plus précisément aux chiottes. J'ai comme qui dirait une taupe au guichet !
Un Homme d'Exception de Ron Howard avec Russell Crowe, Ed Harris et Jennifer Connelly (2002)
Celui-là est un peu pour Emilien qui voulait voir un autre film de Ron Howard épinglé ici.
RépondreSupprimerC'est encore et toujours du très haut niveau les mecs. C'est fin et vulgaire, c'est perturbant et confondant, ça frôle du doigt le génie.
RépondreSupprimerLa taupe au guichet !
C'était tout ce que j'attendais rémi. Merci beaucoup.
RépondreSupprimerLa taupe est peut être en trop, mais pour le reste j'adhere. Vous trouverez sur la TL d'il y a 2 jours quelques tweets ou je disais qu'en oscarisant Un homme d'exception, le Jury avait démontré un aveuglement qui ne pouvait avoir comme origine qu'un usage déraisonnable de substances hallucinogènes. Antoine Sire
RépondreSupprimerAjout de nouvelles images. :)
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