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19 juillet 2008

La Machine à explorer le temps

En 1960, George Pal signe la première adaptation cinématographique du fameux classique de Herbert George Wells, La Machine à explorer le temps, paru en l'an de grâce 1895. Assez fidèle au livre, George Pal remet toutefois à jour son scénario en le recontextualisant et en faisant effectuer à son personnage principal, parti de la fin du XIXème, trois arrêts supplémentaires dans le temps. Ainsi, le héros (incarné par le très lisse Rod Taylor) assiste impuissant et stupéfait aux deux guerres mondiales, puis fait un petit stop tout aussi démoralisant en 1966, date à laquelle ce scénario bien de son époque programme une terrible guerre atomique. Pour le reste, la structure du livre est globalement respectée et notre explorateur temporel se retrouvera bel et bien projeté en l'an 802701, dans une terre transfigurée et faussement paradisiaque, où les blonds Elois sont réduits à l'état de bétail par les hideux Morlock. Le début des emmerdes...




En tirant brillamment profit d'une histoire qui semble avoir été écrite pour le cinéma, par l'intermédiaire de trucages simples et soignés dont la machine elle-même est une parfaite illustration, George Pal fait d'un classique de la littérature de science-fiction un excellent film du même genre. Certains passages où l'explorateur, installé dans sa machine géniale, assiste aux transformations successives de son monde sont même d'une fascinante poésie. Regarder la terre vieillir, confortablement assis dans un fauteuil, concerné mais à l'abri de tout et dans l'indifférence la plus totale, n'est-ce pas là l'une des aspirations de tous cinéphiles ? Quand il rejoint ses compagnons déjà attablés pour leur raconter son aventure, encore très perturbé et à la fois enchanté par ce qu'il vient de vivre, l'explorateur pourrait très bien ressortir d'une salle de cinéma plutôt que de sa fameuse machine. Son aventure est d'ailleurs si passionnante qu'il y retourne aussitôt après l'avoir contée, laissant cette fois-ci les autres spectateurs orphelins, sur le mot "fin".


La Machine à explorer le temps de George Pal avec Rod Taylor, Yvette Mimieux et Alan Moore (1960)

5 commentaires:

  1. Putain mec tu m'as spoilé la fin !

    (il était temps de s'y remettre ! Continuez.)

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  2. cette infographie vous plaira peut-etre:
    http://aws.vodkaster.com/img/evolution-time-travel_FR.jpg

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  3. Hou là là j'espère que c'est du second degré cette critique! Mais quelle piètre adaptation du roman d'H.G.Wells! Ce film est vieilli et vraiment idiot par moments(notamment lors de la scène du souterrain où la lutte avec les Morlocks est risible alors qu'elle est flippante dans le bouquin). Par ailleurs, l'esprit du livre est pas mal transgressé. Cela dit, on peut saluer l'initiative du réalisateur de nous montrer les changements s'opérant petit à petit lors du voyage aller de l'explorateur dans sa machine à voyager dans le temps. Pour conclure, ce film est une série B poussive et maladroite.

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    1. Hé bien nous ne sommes pas du tout d'accord, Redgimi. :)

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