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21 avril 2024

Alone

Je pensais avoir affaire au premier long métrage plutôt prometteur d'un jeune cinéaste à suivre, désireux de se spécialiser dans le cinéma de genre. Je croyais aussi être devant une création originale, un film au scénario si minimaliste et familier qu'il ne pouvait pas s'inspirer d'une œuvre antérieure dont la singularité aurait été jugée suffisamment grande pour justifier une copie américaine. J'avais tout faux ! Alone est le remake d'un thriller suédois sorti en 2011 et a été mis en boîte par John Hyams, le fils de Peter (Outland, Capricorn One, Relic...), c'est un réalisateur de 56 ans déjà assez chevronné (il signe là son sixième film) qui a surtout œuvré dans le cinéma d'action (deux suites d'Universal Soldier au compteur). En fin de compte, heureusement que j'ignorais tout ça car, animé d'un dédain plutôt compréhensif pour la filmographie peu ragoûtante de Hyams et un énième remake US, je n'aurais peut-être pas laissé sa chance à ce film. Or, Alone s'avère être une petite bobine horrifique tendue comme une arbalète et ma foi plutôt pas mal, dans sa modeste catégorie.




Le pitch est archi simple, ou quand un thriller routier classique se transforme en un survival pur jus : une jeune femme prenant la route seule se retrouve aux prises avec un pur taré qui la harcèle en bagnole avant de la séquestrer dans une cabane au fond des bois. La victime parvient à s'échapper et doit alors survivre dans la forêt tout en échappant au psychopathe, toujours à ses trousses. Trois acteurs, deux bagnoles, une cabane... c'est à peu près tout ce qu'il faut à John Hyams pour pondre une série b efficace qui parvient rapidement à nous choper par le colbac. Le cinéaste peut s'appuyer sur la prestation convaincante de son actrice principale, Jules Willcox, mise face à un Marc Menchaca qui peut quasi faire une croix sur les rôles de chics types tant il est crédible dans la peau de ce salopard XXL.




J'ai peut-être préféré la première partie du film, sur les routes, où l'on peut encore douter, quand on est très naïf, de la dangerosité du maniaque en présence, à la deuxième, plus prévisible et gâchée par quelques facilités et autres petites incohérences gênantes dont aurait très bien dû pouvoir se passer un scénario si rudimentaire. Malgré tout, j'étais plutôt scotché tout le long, et les films de ce genre-là qui parviennent à me captiver se font de plus en plus rare. Je ne sais pas si c'est gage de qualité, mais force est de reconnaître que John Hyams se montre parfois très habile pour mettre en place une tension palpable, certaines scènes sont d'une efficacité redoutable, et la toute fin est à la hauteur. Artisan appliqué, il va droit au but et nous propose exactement ce que l'on attendait en lançant son film, ni plus ni moins. C'est déjà ça...
 
 
Alone de John Hyams avec Jules Willcox, Marc Menchaca et Anthony Heald (2020)

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