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12 mars 2019

Blackout Total

On s'apitoie souvent sur la déliquescence des films comiques français, mais côté américain, ça ne va pas fort non plus, sachez-le. Et ça commence à faire un bail... Blackout Total, titre "français" de Walk of Shame, se présente plus ou moins comme une version "girly" (punissez-moi) de Very Bad Trip. Le genre de film où il se passe des trucs de dingue, où les personnages n'en finissent pas d'halluciner et se retrouvent embarqués dans des situations trop délirantes. Bref, un truc de ouf je vous dis. Elizabeth Banks campe ici une présentatrice télé de seconde zone qui ne rêve que d'une chose : une promotion, bien entendu. Cette promotion semble lui tendre les bras et ne pas pouvoir lui échapper, à tel point que le soir où elle apprend que le poste tant désiré hérite finalement à une autre, elle n'a qu'une solution pour s'en remettre et oublier : se défoncer la gueule. Accessoirement, son boyfriend décide de la plaquer le même soir, ce qui la rend d'autant plus ouverte à toutes les propositions, qu'elle appelle de tous ses vœux...




Elizabeth Banks pique donc une robe moulante à sa copine vulgaire et tellement débile qu'on se demande bien comment elle peut l'avoir comme amie, et la voilà partie pour une soirée de débauche. Elle finira dans le plumard du bellâtre James Marsden, un écrivain (lol) vivant dans un T12 à la hauteur de plafond incroyable, meublée et décorée par des techniciens survoltés. A son réveil, Elizabeth Banks panique : en consultant sa messagerie, elle apprend que la promotion rêvée est encore possible, à condition de se rendre au travail fissa pour convaincre ses futurs employeurs. Le film nous propose alors de suivre les mésaventures de cette zonarde ailurophobe en tenue voyante, à la recherche désespérée de sa sacrosainte bagnole où elle a laissé son sacrosaint sac à main...  




Blackout Total pourrait partir de son pitch minable pour enchaîner les péripéties comiques et ne jamais ennuyer son spectateur. Encore faudrait-il pour cela s'appuyer sur une personnage principal attachant et amusant. Elizabeth Banks est peut-être à l'aise en tenue moulante, elle n'est strictement jamais drôle et ne dégage pas l'énergie suffisante pour porter un tel scénario. On finit même par prendre son personnage en grippe, notamment quand celui-ci fait mine de ne plus se souvenir si, oui ou non, des teubs ont été sucées durant la nuit. C'est odieux. La pauvre actrice passe aussi tout le film à répéter qu'elle n'est pas une pute. Elle porte une robe moulante, courte et décolletée, alors tout le monde la prend logiquement pour une pute.




A côté de ça, j'ai pu lire ici ou là qu'il s'agissait d'un film féministe. Sans blague... Peut-être s'agit-il alors de ce nouveau féminisme, bas de plafond et bête comme ses pieds à n'en plus pouvoir, déjà entr'aperçu dans d'autres films comme Sous les jupes des filles ou Bachelorette... A part une petite bande de dealers blacks plutôt sympathique et un duo de flics maladroits dont le potentiel comique est totalement ignoré, notre présentatrice télé ne fera, ne dira, ne provoquera rien d'un tant soit peu drôle pendant 90 très longues minutes. Je voulais seulement me marrer et j'ai fini par me forcer à aller au bout, au bout de mon chemin de croix, plus pénible et encore moins drôle, si c'est Dieu possible, que celui d'Elizabeth Banks. L'horreur.


Blackout Total de Steven Brill avec Elizabeth Banks, James Marsden, Sarah Wright et Gillian Jacobs (2014)

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