Tout a déjà été dit sur le onzième film (j'ai compté !) de Francis Veber, son dernier succès au cinéma avant sa chute finale, le remake complètement raté de L'Emmerdeur. Et puisque tout a déjà été dit et redit sur La Doublure, j'aimerais aujourd'hui me focaliser uniquement sur la prestation de Dany Boon. L'acteur ch'ti campe ici le rôle du colocataire de Gad Elmaleh (Gad Elmaleh et Dany Boon, réunis dans un seul et même appartement, cela devrait être interdit par la loi), ce même Gad Elmaleh qui, pour vous faire un court rappel du scénario particulièrement tordu signé Veber, est amené à devoir héberger sous son toit la boombastique Alice Taglioni et faire semblant d'être en couple avec elle afin de tirer Daniel Auteuil d'une mauvaise passe en échange d'une grosse somme d'argent. Je m'arrête là avec l'histoire, j'ai déjà mal à la tête. Bref. Boon joue donc Richard, un pur zonard, voiturier de son état au même titre qu'Elmaleh, qui passe son temps libre devant la télé et ses jeux vidéos, les pieds sur la table basse, une main sur la télécommande, l'autre dans son paquet de chips. Disons-le tout net : ce rôle paraît taillé sur mesures pour Dany Boon qui en profite pour nous livrer sa plus marquante prestation à l'écran, très justement saluée par l'Académie des Césars via une nomination pour le meilleur second rôle masculin.
Il faut aussi préciser que Dany Boon incarne ici un grand frustré du cul, un obsédé sexuel de premier plan, totalement incapable de gérer ses émotions dès qu'il voit une jolie meuf et encore pire quand il se retrouve face à un morceau de choix comme Alice Taglioni, alors au faîte de son sex appeal. Et là encore, tout colle parfaitement : Francis Veber a choisi l'acteur idéal. C'était deux ans avant le succès des Ch'tis, à une époque où Dan' Boon pouvait encore accepter d'être un second couteau et d'apparaître en tout et pour tout cinq minutes à l'image. Veber avait vu juste. Parce que, disons-le tout net, Dany Boon a aussi cette très rare particularité de ressembler à une bite. Une vieille bite usée par la main, fatiguée d'avoir trop peu servi. Son front ridé évoque une grosse couille trop longtemps restée calfeutrée dans son caleçon poisseux, ses yeux vitreux et cernés rappellent deux tristes glands mal décalottés, ses cheveux dégueulasses font immanquablement penser à des poils pubiens aussi drus que sales, sa mine toujours décomposée ranime automatiquement nos souvenirs de bite déconfite et malheureuse. A son physique naturel si avantageux pour incarner un tel rôle, le comédien ajoute son talent pur. C'est bien simple, dès lors que Boon fait face à une actrice, il paraît littéralement suer du liquide séminal par les tempes et dégouliner de testostérone impuissante. On se croirait face à une triste queue flétrie, un énorme gland humain tuméfié, tétanisé devant une apparition divine, condamnée à lui échapper. En contre-champ, on devine toute la gêne d'Alice Taglioni, tout de même honorée de l'NRJ Ciné Award de la Meilleure Actrice pour ce travail. Même en expirant tout l'air présent dans ses poumons, l'actrice si bien équipée apparaît comme une menace terrible pour son vis-à-vis. Dany Boon excelle en pine pathétique. Son meilleur rôle. Il est tout simplement parfait. Il aurait amplement mérité son César. Ou au moins un NRJ Ciné Award lui aussi...
La Doublure de Francis Veber avec Dany Boon, Gad Elmaleh, Alice Taglioni, Virginie Ledoyen et Daniel Ateuil (2006)
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