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1 novembre 2016

Dernier train pour Busan

Bon, si c'est ça le renouveau du film de genre populaire, comme on a pu le lire un peu partout, c'est quand même pas le rêve... C'est une histoire d'épidémie zombie, en Corée. Lesdits zombis sont sauvages, violents, obsédés par la chair humaine, indifférents à tout le reste, rapides, aveugles dès qu'on éteint la lumière, incapables d'ouvrir une porte, ultra débiles donc. A l'est que dalle d'à peu près neuf. Mais c'est surtout un film à très gros sabots, ou à très grosses tongs si les tongs sont bien des chaussures coréennes (il me semble que c'est bien le cas). C'est lourdingue dès le départ (un jeune papa divorcé bosse dans la finance, bosse trop et ne s'occupe pas de sa fille, qu'il finit par accompagner je ne sais où en train parce qu'à force d'agir comme un tocard il est à deux doigts de passer pour un définitif enfoiré - situation initiale sous-spielbergienne donc, de Hook à La Guerre des mondes), et jusqu'à la fin du film (bien lourde, vraiment, je ne spoile pas mais que c'est lourd nom de dieu... la chute au ralenti à l'arrière du train, la petite fille qui chante dans le tunnel alors qu'elle a la chance d'être dans le noir et de ne pas attirer d'éventuels zombis, quelle conne... je ne spoile pas, mais c'est lourd). 




Entre les deux, on peut dire que c'est lourdaud aussi, on tient bon parce que l'action n'est pas trop mal menée (même si c'est du non-stop, pas mal redondant au bout d'une heure à passer d'un wagon infesté à un autre... encore plus si on s'est déjà fadé le Snowpiercer de Bong Joon-Ho), malgré des scènes vraiment grossières (la croisade épique des trois cons à travers trois wagons jusqu'au chiotte où se sont planqués les autres - et encore le réal nous épargne l'effet foireux à la Old Boy... on sent qu'il était à ça de nous l'infliger...). Mais surtout, tout cela n'est pas finaud pour un sou. Combien de fois encore verrons-nous ce papa indigne qui, face à l'adversité, prouve à sa fille qu'en réalité il n'est pas totalement un con et qu'il peut même, parfois, tenir à elle ? Combien de fois ce directeur de compagnie hystérique qui ne pense qu'à sa gueule et qui est prêt à sacrifier tout le monde pour s'en sortir mais qui, au final, se fait dévorer comme de juste ? Combien de fois le gros type costaud, rigolard, un peu rustre mais plein d'humanité qui se sacrifie pour sa femme enceinte en lui glissant le prénom de leur futur enfant (Toshiba je crois) ? Combien de fois le coup de fil fastoche, à la fin, qui révèle que c'est la finance qui est à la base de tout ce merdier, sans non plus trop s'embêter à justifier un phénomène qu'il vaut souvent mieux laisser inexpliqué. Bref, parler de renouveau pour qualifier ce film,  c'est tout de même à pleurer.


Dernier train pour Busan de Sang-Ho Yeon avec Gong Yoo, Kim Soo-Ahn et Dong-seok Ma (2016)

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