J'ai enfin vu Babel (prononcez "Babeul-è"), le chef-d’œuvre de Alejandro González Iñárritu, réalisateur d'Amours chiennes, que je n'ai pas vu mais que j'aime déjà comme un gros chien, et de 21 grammes, qui ne pesait pas plus lourd que ça. En fait je l'avais déjà vu ce Babel. C'est le seul film que Félix m'ait raconté plan par plan. Au début j'ai cru qu'il me faisait le coup du Psycho de GVS, mais pas du tout. C'était un résumé fidèle et complet, pas une réécriture, de la paraphrase parfaitement chiante. Il m'a raconté le film dans sa totalité et dans les détails. Et le film dure cent trente cinq minutes. J'ai vraiment cru que notre amitié s'éteignait sous mes yeux impuissants. On était comme les deux doigts de la main depuis une belle et longue année quand il a commencé à me faire ce résumé IRT ("In Real Time"). Arrivé à la moitié du script je me faisais tellement chier que j'ai commencé à m'épiler les jambes avec une pince, pour faire passer le temps et puis pour déplacer la douleur. C'est ce jour-là que j'ai commencé à me raser les guiboles, depuis je continue, pour éviter que ça ne repousse encore plus dru. J'ai commencé à ressembler à une femme précisément ce jour-là. Aujourd'hui tandis que j'écris ces lignes, j'en suis à chercher sur un autre onglet l'adresse d'un site de vente en ligne d'implants mammaires. Je rêve de faux nibards. Je ne vais pas non plus m'éterniser là-dessus, vous aurez compris le mal qui me rongeait les sens en écoutant le récit machinal et envoûtant de mon meilleur ami. J'avais des papillons dans l'estomac. Mais malgré tout j'ai décidé, plus de trois ans après, de voir ce film de mes yeux vu. Je suis un peu comme ça, je dois l'avouer... Tantôt je vais me plaindre corps et larmes à l'idée d'enjamber la dune du Pyla, tantôt je vais me lancer à l'assaut de l'Everest en slip avec une demi bouteille d'eau non-potable.
Mais bon... comme je dis souvent, dans la vie on n'a que les plaisirs qu'on se donne. Cette philosophie-là c'est un peu l'apanage des violeurs de gosses et des braqueurs de banques, mais c'est aussi la mienne. Je me suis donc lancé à corps perdu dans le Babeulè d'Iñárritu. Je n'ai pas été surpris par la façon de filmer du Mexicain, digne des pires sitcoms américaines. Le cadreur est à n'en pas douter celui qui officie sur la série Heroes, ou d'ailleurs sur n'importe quelle autre série télé vu qu'elles sont toutes filmées par des fèces humains. Je n'ai pas non plus été surpris par son montage ahurissant, comme quand il filme des enfants arabes qui viennent de tirer sur des touristes et qui fuient dans les montagnes de sable pour raccorder sur des enfants américains qui jouent à cache-cache et courent se cacher derrière les canapés en marbre de leurs parents. C'est très fin, c'est très malin, c'est moins que rien, c'est d'un niveau sous-marin, c'est le degré zéro du cerveau humain, c'est le cinéma à la portée des chiens. Mais c'est très efficace pour montrer ce qui tient tant à cœur à Alejandro González Iñárritu. Il n'a jamais filmé que ça : les liens tacites mais ténus entre les gens du monde entier, l'unicité du monde, l'Histoire et les histoires comme une boucle bouclée. Le film montre plusieurs tableaux qu'apparemment tout distingue et qui sont en réalité tous intimement liés par quelque chose d'infime et de précis.
Babel, film multiculturel, multi-ethnique, film couteau-suisse des nations unies, présente donc plusieurs planches. D'abord deux enfants berbères dont le père achète un fusil pour le leur confier afin qu'ils tirent sur les chacals qui menacent son troupeau de chèvres. Puis Brad Pitt et Cate Blanchett en vacances dans un pays Arabe, pour peut-être reconstruire leur couple. Leurs enfants gardés par une bonniche mexicaine. Gael Garcia Bernal qui conduit comme un chauffard parce qu'il est en retard pour l'anniversaire de son chien. Robin Williams qui rate systématiquement la date de son mariage pour terminer ses expériences dans son laboratoire scientifique et qui finit par créer une substance pleine d'énergie et indestructible qu'il nomme le "Flubber". Une adolescente Japonaise sourde qui rêve de perdre sa virginité. Et ainsi de suite.
Au début du film les deux petits Arabes s'amusent à tirer au fusil sur un bus, et sans trop le vouloir ils blessent gravement Cate Blanchett à l'épaule. Les répercussions vont toucher tous les protagonistes. Exceptée la petite japonaise, dont l'histoire n'a strictement rien à voir avec le reste du film. Mais à la fin du "métrage", comme on dit quand cherche un synonyme du mot "film" et qu'on a un cerveau putréfié, Alejandro González Iñárritu nous montre le fusil vendu au paternel des deux petits arabes accroché au mur chez le père de l'adolescente nippone en quête de verges. C'est ce maudit Japonais qui a vendu son 22 long rifle au Touareg, et la belle et innocente Américaine de passage est évidemment victime de ce commerce d'armes à feu qui a lieu sur le vieux continent, loin du grand pays de l'Oncle Sam. Tout est donc bel et bien lié. Tout se recoupe. C'est d'ailleurs dommage qu'Iñárritu n'aille pas au bout de son idée en racontant aussi l'histoire du type qui a vendu le fusil au Japonais, celle du type qui a fabriqué le fusil, du gars qui a fabriqué la cartouche précise qui a blessé Blanchett, des trois cents bonhommes qui ont fabriqué les trois cents cartouches vendues avec le fusil aux éleveurs de chèvres arabes. C'est dommage de s'arrêter en si bon chemin... Sans doute une question de temps, et d'argent.
Au début du film les deux petits Arabes s'amusent à tirer au fusil sur un bus, et sans trop le vouloir ils blessent gravement Cate Blanchett à l'épaule. Les répercussions vont toucher tous les protagonistes. Exceptée la petite japonaise, dont l'histoire n'a strictement rien à voir avec le reste du film. Mais à la fin du "métrage", comme on dit quand cherche un synonyme du mot "film" et qu'on a un cerveau putréfié, Alejandro González Iñárritu nous montre le fusil vendu au paternel des deux petits arabes accroché au mur chez le père de l'adolescente nippone en quête de verges. C'est ce maudit Japonais qui a vendu son 22 long rifle au Touareg, et la belle et innocente Américaine de passage est évidemment victime de ce commerce d'armes à feu qui a lieu sur le vieux continent, loin du grand pays de l'Oncle Sam. Tout est donc bel et bien lié. Tout se recoupe. C'est d'ailleurs dommage qu'Iñárritu n'aille pas au bout de son idée en racontant aussi l'histoire du type qui a vendu le fusil au Japonais, celle du type qui a fabriqué le fusil, du gars qui a fabriqué la cartouche précise qui a blessé Blanchett, des trois cents bonhommes qui ont fabriqué les trois cents cartouches vendues avec le fusil aux éleveurs de chèvres arabes. C'est dommage de s'arrêter en si bon chemin... Sans doute une question de temps, et d'argent.
En tout cas voilà qui est vraiment passionnant. C'est l'idée fixe d'Alejandro González Iñárritu. Son truc c'est de relier les gens par un objet. Son dada c'est le film choral dont les protagonistes sont rapprochés sinon physiquement en tout cas dans leurs destinées, et toujours par un objet singulier. Dans le premier court métrage du Mexicain c'était un pétard, un joint, qui circulait entre plusieurs individus dont le dernier chopait un gros herpès et des hallucinations surpuissantes dues au mélange de la ganja qu'il avait fumée et du champignon hallucinogène qui venait de lui pousser sur la lèvre et qu'il grignotait sans s'en rendre compte. Dans 21 grammes c'était un cœur, encore sanglant et encore battant, que Sean Penn, Naomi Watts et Charlotte Gainsbourg se refilaient de main en main comme une patate chaude. Dans Babel, c'est un fusil qui soude les destins inévitablement tragiques des protagonistes aux quatre coins du globe. La rumeur circule comme quoi Alejandro González Iñárritu ferait en réalité une partie géante de Pyramide. Il nous fait deviner des mots. En deux, non en quatre ! Joint, cœur, fusil, et à la fin des fins tous les mots réunis feront une phrase qui nous révélera les véritables intentions du plus fameux des metteurs en scène portugais, le très chouette Alejandro González Iñárritu. Peut-être veut-il simplement énumérer les éléments les plus importants de sa vie. Ce qui fait de lui un camé cardiaque et meurtrier.
Babel a obtenu le Prix de la mise en scène ainsi que le Prix du Jury Œcuménique au festival de Cannes. J'ignorais qu'il y avait à Cannes un jury composé exclusivement de châtrés. Qu'on y crée un jury d'handicapés ne m'aurait pas surpris. Après tout ça aurait un peu fonctionné comme les jeux Para-lympiques, ou les compétitions d'Handisport. Sauf qu'on aurait parlé d'Handicinéma, ou de Handifilms, ou encore de Handigarcia. Ils auraient pu juger les films de certains handicapés notoires, comme Michel Gondry, Quentin Tarantino ou Gaspar Noé. Mais un jury d'eunuques je trouve ça chelou. Bref ! Ce film fut aussi le 31ème film remaké par Steven Soderbergh, surnommé à l'époque à Hollywood "L'assassin qui crèche au 31", et qui renomma le projet Bubble, remplaçant les acteurs par des poupées, choix qui s'avéra très probant vu que ça reste vachement plus facile de faire se croiser des poupées sur un coffre à jouets que des acteurs payés au lance-pierre venus de tous les pays du globe.
Babel de Alejandro González Iñárritu avec Brad Pitt, Cate Blanchett et Gael Garcia Bernal (2006)
mon catcha c'est clumb, et écris comme il est écrit, ça ressemble à dumb. Et putain cet article, il est complètement dumb. Dans le sens qu'il est muet. Il ne me parle pas. Il remue les levres mais il ne cause pas.
RépondreSupprimerPlus sérieusement, je me suis marré pas mal à babeulè bubble et flubable avec Robin Williams, la musique de Star Wars
Handigarcia m'a fait tomber de mon canap' !
RépondreSupprimerCela fait plaisir de voir quelqu'un remettre un peu ce film à sa place. L'engouement autour de cette apologie de l'ennui "humanitaire" a toujours été pour moi totalement incompréhensible.
RépondreSupprimerje m'étais royalement emmerdé au cinéma devant cette fable neuneu de "tout le monde il souffre sur la planète"
I believe into the Babeulè
RépondreSupprimerComme des milliè de mots
C'est beau t'es en forme.
RépondreSupprimerMais as-tu vu Babel de Gérard Pullicino (comme des millièh deux mots !) ?
ahah, je lui la chante aussi, et presque aussi bien que toi, mon Poulpe. :)
RépondreSupprimer"la façon de filmer du Mexicain, digne des pires sitcoms Américains" écrivez-vous. Là, on est vraiment à un niveau diarrhéïque de l'article critique. Est-ce pour soigner votre impuissance que vous écrivez sur ce site ? Je n'opposerai aucun contre-argument cinématographique à l'idiotie de votre logorrhée.
RépondreSupprimerPourtant c'est une des phrases les plus sensées de la critique, c'est une phrase parfaite que tu as relevée, qui dit tout sur ce film. C'est un petit bijou cette phrase, merci de la mettre en valeur !
RépondreSupprimerAu fait, merci, tu m'as permis de revenir sur cet article et de voter "A chier" pour le film. Merci aussi pour tous les coms et pour contribuer à gonfler nos stats pour faire de nous un site encore plus important. Merci !
RépondreSupprimerSite important, oui, le but étant de gonfler ses stats . Le cinéma, c'est trop beau pour que des incultes comme vous s'en emparent impunément.
RépondreSupprimerLe thème de la causalité, même s'il vous échappe, est un thème important du cinéma, qui a donné bien des chefs d'oeuvre. S'il n'en est pas un, le film d'Inarittu a le mérite de proposer une forme inédite qui incarne parfaitement la globalité dans laquelle on vit désormais. Ca vaut mieux, ce genre d'argument, qu'une insulte injuste sous la ceinture .
Tes critiques sentent comme ton cul
RépondreSupprimerEt je chie sur ton approbation, il va sans dire
RépondreSupprimerMon derrière sent le Dove.
RépondreSupprimerEt j'approuve tes commentaires du haut de ma position d'approbateur.
En plus, Babel c'est de la merde, donc on reste dans le même champ lexical.
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