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5 mars 2009

Slumdog Millionaire

Mon mot d'ordre "Pas de violence, c'est les vacances" m'a amené à ne rien dire de ce film pendant mes congés annuels. Mais là, je suis enfin rentré d'une semaine de ski, j'ai les deux pieds plâtrés. On m'appelle le Big Foot, et pas seulement parce que j'ai passé 7 jours à Chamonix à enlever des femmes au hasard pour les conduire dans ma caverne maléfique. Je suis surement recherché, et elles encore plus que moi. Maintenant que je suis de retour chez moi, j'ai bien envie de régler son compte à Danny Boyle.

Après avoir révolutionné le cinéma d'horreur avec 28 Jours plus Tard, où il avait eu l'idée folle de faire courir des zombies, Danny Boyle, avec Sunshine, s'est risqué au film de SF dit d'anticipation qui a plutôt provoqué chez moi une constipation. Il faut dire que ce soir là, je m'étais envoyé le combo kébab + chili con carne + aligot. C'était pas bien. Ma maman m'avait appelé juste après le repas. Nous deux, on est liés. Quand il m'arrive un truc grave, généralement elle le sent. Alors j'allais à reculos voir Slumdog Millionaire, pourtant fraîchement récompensé de l'Oscar du meilleur film.


 
J'ignorais hélas que les Oscars avaient arrêté le cinoche, pour mieux consacrer les publicités. Car Slumdog Millionaire est une pub longue de 2 heures, avec un clip de MIA au beau milieu. C'est le seul film où vous sortez de la salle, avec sur les épaules un tapis, au bras une pute indienne, au front un trou, à demander à tous les passants où se trouve le restaurant Taj Mahal, avec buffet à volonté et des plats si épicés que vous pouvez littéralement trouer les murs de ce boui-boui en pétant. Pour faire vite, c'est l'histoire d'un indien des bidonvilles qui devient plein aux as après être parvenu à venir à bout du jeu "Qui veut gagner des millions ?". Chaque question est l'occasion d'un flash-back nous racontant une anecdote de la vie du héros, nous faisant comprendre comment ce grand dadais inculte connait la réponse. Un procédé narratif soi-disant malin qui devient très vite machinal et chiant. Le fil conducteur de ses retours en arrière répétés est une histoire d'amour des plus banales, à aucun moment crédible ni touchante, où notre héros tuerait père et mère pour retrouver une fille perdue, qu'il aime car elle est la seule qu'il a connu. Une belle histoire donc. Le choix des actrices pour incarner le personnage de la fille à différents stade de sa maturité est également intéressant. Petite fille, nous avons droit à une actrice mignonne parce qu'étrange, avec ses yeux d'oriental démesurés, très typée. Adolescente, la petite fille s'est drôlement affinée, on ne la reconnaît quasiment plus, elle devient une sacrée bonnasse. Adulte, voilà t'y pas que c'est l'actrice qui incarnait Predator dans Predator qui reprend le flambeau. On n'y croit pas une minute. Elle est censée être une belle femme, alors elle a abandonné ses attributs indiens, c'est seulement une européenne un peu bronzée, au visage inexpressif. C'est la beauté selon Boyle. Trouvée après un casting de mille et une nuitées.



Le générique du film est une danse chorégraphiée. Comme pour en rajouter une petite couche dans le kitsch dégueulasse que le film semble cultiver fièrement. Ou quand Hollywood rencontre Bollywood, pour le plus affreux des mélanges, orchestré par le plus laid des anglais.

Sur ce, je vous abandonne, je trace au Rajpour pour déguster une salamandre. C'est bien la première fois que je porte et un string, et un slibard, et un slip kangourou, et un boxer et un caleçon. Mais bordel, qu'est-ce que c'est bon !

P.S. : Et détrompez-vous, malgré ce que pourrait laisser penser le profil déchiré qui fend l'affiche en deux, ce n'est pas notre bien-aimé Franck Ribéry national qui joue le rôle du fameux Slumdog. Il est néanmoins millionnaire, et on est contents pour lui. Au moins, celui qu'on nomme outre-Rhin "Le Kaiser" doit ses millions à son adresse balle au pied, et non à la Française des Jeux.


Slumdog Millionaire de Danny Boyle avec Dev Patel et Anil Kapoor (2008)

19 commentaires:

  1. Cher ilaosé,

    Tu as percé à jour tout ce que je pense de ce movie sans même l'avoir vu, mais en connaissant bien Danny Bowling et sa filmographie, ainsi que la bande annonce et les multiples extraits de SDM vus ça et là partout tout le temps.
    La nouvelle vague des réals américains fait quand même peur à voir, entre Aronofskilling machin, Danny Boy et David Fincher-Cohen. Rajoutez le réal de 300/Watchmen (qui connait le nom de ce type ?) et Steven Sodomierberg, et vous avez le gros lot.

    Cordialement,

    Mille Bisous.

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  2. Aronofsky vient de se racheter avec The Wrestler. Et il y en a d'autres aussi de plus sympathiques, comme PT Anderson, James Gray ou Rob Reiner, qu'on oublie trop souvent.

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  3. Mon très très cher petit frère,
    Bien qu'étant constamment à tes côtés par la pensée, je ne suis pas de ton avis sur ce film. Certes, l'oscar n'est pas vraiment mérité tant de meilleurs films sont sortis en 2008. Par exemple le Wrestler n'était pas nommé mais aurait d'avantage mérité la récompense. Two Lovers pareil. Les choses sont ainsi faites. Cependant, le film reste un conte divertissant dont l'histoire est cousue de fil blanc et le moment passé devant l'oeuvre est agréable.
    Ta remarque sur le choix d'une actrice de moins en moins "typique" pour incarner la belle indienne qu'aime le héros n'est pas recevable, tout simplement.

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    1. Cher Poulpard,
      Sache que ce 7 mars 2009 tu n'étais qu'un con qui s'était fait embobiner par un affreux anglais sans scrupules. Avec le recul, tu t'es rendu compte de l'immense merde qu'est ce Slumdog Milliardaire et tu es maintenant, je l'espère, un membre du Hateŕs Club de Danny Boyle le iench. Je sais qu'en ce mois de mars 2009 tu traversais une période dite "en bois" de ta vie. Heureusement maintenant tout ceci est réglé. Et cesse d'utiliser ce ton condescendant avec ton petit frère. Bien à toi Poulpard de 2009.

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  4. Ma remarque sur l'actrice de moins en moins "typique" est tout à fait recevable, ouvre grand tes mirettes la prochaine fois que tu vas voir une daube au cinéma. Et si tu crois qu'en finissant ta phrase par ce "tout simplement" ignoble ça te donne raison, tu te trompes. Je te rassure aussi, ce n'est pas l'actrice de Predator qui incarne le personnage à l'âge adulte ; au cas où tu prendrais tout ce que je dis pour agent comptant. Et le "très très cher petit frère" si c'est là uniquement pour enrober le reste, tu pourras t'en passer la prochaine fois.

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  5. Très merveilleux petit frère grognon,
    Freida Pinto born and raised à Bombay, Maharashtra, India est un choix comme un autre, tout à fait recevable et judicieux, bien que facile de la part de Danny Boyle qui, je le concède, aurait pu remercier Loveleen Tandan qui a fait un travail remarquable dans les bidonvilles pendant que Danny était soit-disant coincé dans un village du Sussex, loin de toute connexion internet. Je suis donc fort marri, voire totalement décontenancé par ton commentaire rempli de colère et de mépris à mon égard, tout simplement.

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  6. Hey poulpeux, t'as paumé ton humour à Metz !

    En plus, un truc qu'on dit pas sur ce film, c'est qu'il a été co-réalisé par un type dont tout le monde se fout parce qu'il a également un nom sonnant trop indien. C'est le Loveleen Tamtam dont tu parles. C'est pourtant lui qui a tourné toutes les parties du film se déroulant en Inde, c'est à dire 85% de ce long-métrage craspec. C'est pourtant Dani Boon qui est allé chercher son Oscar, et il était bien seul.

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  7. Splendide petit frère plein de ressentiments et de gravité,
    Danny Boyle est la clé de voûte de ce film, l'étiquette sur le flamby, l'arbre qui retient la forêt, la cage aux oiseaux. Je constate que ta haine du film et de son réalisateur ne te grandit pas et c'est à grand regret que je trouve cela regrettable. Car il y aura un avant et un après Slumdog Millionaire, tout simplement.

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  8. Ow Poulpeux, respire-un peu.

    Aux Oscars, ce sont les 36 producteurs des films qui sont crédités lors de la récompense ultime du "meilleur film". Et quand il s'agit du "meilleur réalisateur", on préfère toujours qu'il n'y en ait qu'un seul, et quand on a à choisir entre un anglais hideux coupable de La Plage et un indien, c'est vite vu.

    Dans Slumdog Millionaire et dans Trainspotting, les deux personnages principaux sont obligés, à un moment donné, de plonger dans un gros tas de merde. C'est ce qui fait de Slumdog Millionaire une oeuvre de Boyle. C'est sa signature. C'est parce qu'il y avait ce passage dans le bouquin qu'il a accepté de tourner. Dès qu'il faut filmer de la merde, il est toujours volontaire.

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  9. Si vous me croyez pas, visez un peu ce copié-collé d'IMDb :

    Movie connections for Slumdog Millionaire

    Trainspotting (1996)
    - Both movies are directed by Danny Boyle and both feature a scene where a character dives into a filthy toilet and emerges covered in feces.
    Zodiac (2007)
    - Both movies are directed by two big, fat, curly headed fuck.

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  10. Ton acharnement sur ce film honnête me glace le sang et me met dans l'effroi le plus tétanisant. Que tu n'aies pas aimé, soit, mais que tu en dégoutes irrémédiablement les autres, je te dis "pourquoi?", tout simplement.

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  11. "Honnête", voilà un bien bel adjectif pour qualifier une oeuvre censée être d'art. Quelle honte poulpard...

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  12. Je suis totalement scandalisé de voir à quel point tu cherches à rabaisser la valeur de mon appréciation de cette oeuvre (oui en effet, que cela te plaise ou non, c'est bel et bien une oeuvre). Je me sens comme un animal blessé par un chasseur sournois qui aurait utilisé un magnum 44 pour tirer sur des corbeaux. Je suis blessé, tout simplement.

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  13. Ecris plutôt un nouvel article, vieux troll ; avec l'aide de notre aîné, ça peut être cool. 10 lignes suffisent.

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  14. Je me suis bien marré en lisant l'allusion aux fameux Predator !

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  15. Ce film, c'est "La Cité de Dieu" empaqueté dans un carton Barbie.

    Ma copine a adoré.

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  16. C'est un bon film, vous avez pas de goût.

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  17. Pour moi, ce film, c'est ce que j'appelle un "film Cendrillon" ou un film "susan Boyle", vous savez, cette femme un peu gauche qui sort une voix immense dès la première note et qui cloue le jury de "Britain's got talent". Tout était bien orchestré : je soupçonne même la télé britannique d'en avoir rajouté sur la tenue godiche de Susan Boyle pour accentuer l'effet de surprise, l'effet "cendrillon". Le pseudo jury qui écarquille les yeux et ouvre grand la bouche, ça aussi c'était dans le scénario. Comme pour "slumdog millionnaire" : un pauvre petit miséreux qui devient riche, voilà le rêve de Cendrillon. Et si on ajoute quelques enfants mignons aux grosses joues, une vague histoire d'amour et une musique entraînante à la fin, le rêve devient parfait.

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  18. Une sacrée merde en somme, dont on sort le sourire aux lèvres avec l'impression de s'être fait sodomiser pendant près de 2h. Le retour sur terre est brutal, et j'espère sincèrement ne plus jamais recroiser ce film de ma courte vie :(

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