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23 août 2008

U.V.

U.V. est le premier film de l'histoire du cinéma entièrement tourné en violet & blanc, d'où son titre, qui est l'abréviation d'"ultra-violet". Cette première, on la doit au jeune cinéaste français Gilles Paquet-Brenner, tout droit sorti de l'ESAV, et qui avait à cœur de démontrer toute son ambition artistique dès sa première véritable oeuvre personnelle, après avoir taffé sans passion sur la saga des Gomez & Tavarez. Dans U.V., toutes les couleurs sont saturées, ce qui explique leur absence quasi totale, au profit du blanc et de différents tons de violet. C'est du jamais vu. C'est le premier film qui nécessite non pas des lunettes spéciales 3-D mais bien des lunettes de soleil pour pleinement l'apprécier et, pour les peaux sensibles, un tube de crème solaire. On est ici face à mille gammes de violet, et certaines sont là uniquement pour nous cramer les rétines. U.V. est tout simplement l'œuvre artistique qui rend le mieux hommage à cette couleur souvent mal considérée par la plèbe. Dans U.V. on y a droit à toutes les sauces : cela va du gland violacé de l'exhibitionniste Pascal Elbé au visage rendu mauve par la fatigue d'un Jacques Dutronc à cran, en passant par le bikini couleur lavande qu'arbore Laura Smet avant de se jeter dans une piscine aux reflets curieusement pourpres. Vous l'aurez donc compris, le violet règne en maître dans tous les plans de ce film, mais le sens du titre ne s'arrête pas là. Derrière U.V. se cache également l'abréviation de bien d'autres expressions, comme par exemple "ultra violent", pour le passage où Pascal Elbé, pourtant habitué aux rôles de gendre idéal, massacre la belle gueule de Nicolas Cazalé à coups de rame après l'avoir assommé à l'aide d'un mât lors d'une scène navale qui vous glacera le sang. 
 
 
U.V. est donc un film très riche sur le plan thématique, à tel point que je préfère ne pas tout vous dévoiler. U.V. est un film qui se veut hitchcockien mais qui fait davantage penser à Hitch, ce navet hollywoodien où Will Smith, autoproclamé maître de la séduction, tente par tous les moyens de s'envoyer Eva Mendes. Un autre de ces films qui laisse le spectateur à la fois songeur et perplexe, dont je ne serai surement pas amené à vous parler prochainement. 
 
 
U.V. de Gilles Paquet-Brenner avec Jacques Dutronc, Pascal Elbé, Laura Smet et Nicolas Cazalé (2007)

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