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11 février 2008

Dans la vallée d'Elah

Dans la vallée d'Elah est le second long métrage de Paul Haggis, un sale type qui a déjà réalisé Crash, grande daube récompensée à la surprise générale par l'Oscar du meilleur film il y a deux ou trois ans. Le gars s'est d'abord fait connaître en signant le scénario de Million Dollar Baby, dont tout le monde a fait l'éloge. Il est désormais le scénariste attitré de la chute de Clint Eastwood : il a signé les deux scripts du diptyque sur Iwo Jima. Auréolé d'une belle réputation, Monsieur Haggis, hagard mais hardi, a cru bon de passer derrière la caméra pour mieux pourrir nos vies tranquilles de cinéphiles. Crash, aka Collision, était déjà d'une niaiserie et d'une lourdeur épouvantable mais parvenait parfois à être involontairement très drôle (qui ne garde pas un souvenir ému de la chute de Sandra Bullock dans les escaliers et ce fameux gros plan sur les chaussettes glissante de l'actrice ?) ; c'est donc avec une certaine crainte que je me lançais dans la vallée d'Elah.




Academy Award Winner Tommy Lee Jones habite une maison tranquille avec sa femme Acadamey Award Winner Susan Sarandon, mais on sent bien qu'un petit truc les empêche d'être tout à fait heureux. A vrai dire il semble même y avoir un conflit latent entre Tommy Lee Jones et Susan Sarandon. On apprend par la suite que Tommy Lee Jones est un ancien militaire, patriote convaincu, qui a forcé leurs deux garçons à s'engager dans l'armée dès l'âge limite atteint, pour un résultat des courses assez mitigé voire totalement déprimant. L'aîné est signalé disparu, vraisemblablement mort en parachute, sectionné en deux par une impitoyable ligne à haute tension, lors d'une séance d'entraînement mal conçue. Tommy Lee Jones doit à présent assumer. Mais un morceau du corps présumé de son fils n'a jamais été retrouvé, celui comprenant la tronche et le torse, ce qui ne facilite guère la tâche de son père lorsqu'il est question de l'identifier à la morgue à partir des seuls panards largement carbonisés. Tommy Lee doute donc toujours, il se demande s'il s'agissait bel et bien des panards de son gamin, qu'il ignorait être pied-bot.




Quant au second gamin, parti en Irak la fleur au fusil pour participer à installer la démocratie dans ce pays de sauvages (sic !), il est signalé disparu. Le gars est censé être revenu au pays mais il ne répond pas au téléphone. Alors Susan Sarandon commence à tourner en rond dans la cuisine tandis que Tommy Lee s'active sur internet pour le retrouver. Hélas Google n'est pas d'une aide très précieuse et Tommy's Dinner Jones décide d'aller directement à sa caserne pour comprendre où son fils a pu passer. Pendant le trajet, Tommy accomplira un acte citoyen d'un grand symbolisme en remettant d'aplomb un drapeau américain qui flottait à l'envers (scène très touchante, du grand Haggis). Une fois arrivé là-bas le grand Tommy est très cordialement accueilli, on lui dit que son fils était un super type surnommé "le Doc", un mec hyper droit comme un i, bien dans ses baskets. A part ça on ne l'aide pas beaucoup, et Tommy arrive seulement à piquer le téléphone portable de son fils, qui prenait la poussière dans un placard entre une revue porno et un gode-ceinture. Ce portable lui permettra de mater des vidéos enregistrées en Irak, histoire de bien faire comprendre aux spectateurs à quel point c'est naze d'envoyer des jeunes gens se battre là-bas.




Pendant ce temps, des flics retrouvent des bouts de corps humain brûlés dans un champ à proximité de la caserne. Les restes de la victime sont dans un état détestable, mais après analyse le constat est sans appel : il s'agit du fils de Tommy Lee Jones (pas le parachutiste hein, l'autre !). Papa Tommy, plutôt amer, fait tout de suite part de la mauvaise nouvelle à Susan Sarandon qui lui raccroche au nez mais décide cette fois-ci de l'accompagner lors de l'identification du corps. Cette fois ça ne fait aucun doute : bien qu'il ait le teint plus bronzé qu'à l'accoutumée, le morceau de visage noirci qu'ils ont sous les yeux est bien celui de leur fiston. Dès lors, Tommy Lee Jones erre, littéralement, dans la vallée d'Elah, et le film nous montre cette errance, sans détour ni tabou.




Et c'est là que je me suis endormi. J'ai vu 1/2 heure de film et j'en ai inventé la moitié. Ensuite je crois que Tommy Lee Jones apprend que son fils était un drogué, un bon moyen d'oublier les horreurs qu'il a vu en Irak, et il est aidé par Academy Award Winner Charlize Theron (sans maquillage) pour piger les circonstances de sa mort. Apparemment c'est une bande d'immigrés chicanos qui lui a fait la peau en échange d'un peu d'herbe. Ils l'ont ensuite brûlé dans le simple but de se réchauffer, car les nuits d'hiver sont rude au Nouveau-Mexique. Bref, j'ai pas bien suivi. C'est encore un gros mélo hollywoodien tout pourri, dénué d'humour et de légèreté, où on retrouve la même subtilité que dans Crash pour tenter de retirer quelques larmes aux spectateurs et lui asséner une grande leçon de morale. Triste Paul Haggis, c'est sans doute un brave gars mais il ne devrait pas faire de films !


Dans la vallée d'Elah de Paul Haggis avec Tommy Lee Jones et Charlize Theron (2007)

2 commentaires:

  1. 0 commentaires ? :(

    Pour la peine une trivia perso : mon padre est fan de Charlize Theron, et ça nous fait donc un autre point commun !

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  2. L'histoire de ce film pourrait se résumer à ces paroles bien senties d'un certain Mathieu P. :

    "Tout ce qu'il me reste, c'est juste une photo de toi, juste une photo de toi, juste une photo de toi, ou làlàlà ow làlàlà, làlàlà là làlàlà ouwyéé ouhou ow ow éhéh toubidoubidoubidou mmh mmh éh éh..."

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